Berlin, 1989.
Trente ans déjà que, les fesses bien calées au fond
du canapé, on voyait soudain le béton s’effondrer
et des visages hésitant entre heureux et surpris apparaître
de l’autre côté. Le Mur tombait, une politique tombait,
une liberté renaissait. Une génération signait.
Pas qu’elle, d’ailleurs. Une multitude d’autres appelait
de ses vœux la liberté d’aller et venir, la liberté d’opinion,
la liberté de consommer.
Vingt et un ans après 1968, un peuple s’enivrait de ses
retrouvailles
Ces forêts de doigts faisant le V de la victoire… Ces pans
de mur tombant dans des nuages de poussière… C’était
comme si la cendre d’un vieux monde elle-même était
remuée, soulevée, balayée, envolée.
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Une année riche en événements
1989, souvenez-vous, c’était l’année
des débuts
de la présidence de George Bush – premier du nom -, du naufrage
de l’Exxon Valdez, de l’ouragan Hugo, de l’élection
de Gorbatchev, de la fin du retrait
des troupes soviétiques d’Afghanistan, de Tian’anmen,
du prix Nobel de la Paix au Dalaï Lama, de la fatwa contre Salman
Rushdie lancée par l’Ayatollah Khomeiny qui meurt quatre
mois après, de la fin de la guerre froide, de l’ouverture
au public de la pyramide du Louvre, de l’inauguration de l’Opéra
Bastille. C’était
l’année de Solidarnosk, de la révolution de velours
en Tchécoslovaquie, de la révolution Roumaine et de l’éxécution
de Ceausescu, mais aussi de la mort de Dali, de Konrad Lorenz, de Bernard
Blier, de Samuel Beckett, et celle de Graham Chapman, des Monty
Pythons. J'arrête, on dirait une chanson de Claude François.
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Du glauque au transparent
Le Mur n’existe plus. Enfin,
celui-là… A
la place, les Allemands ont construit des immeubles transparents, des
coupoles translucides. De l’ère de l’opaque, ils ont
voulu entrer dans l’ère de la transparence, de l’échange
des idées, de la compréhension, de l’écoute
sans laquelle aucune paix au monde n’est possible. Sans tolérance,
il n’est pas de respect, de fraternité.
Potsdamer Platz n’est pas qu’une suite de beaux immeubles
modernes, symbole d’un futur. Ce qu’il ne faudrait pas oublier,
c’est
que Potsdamer Platz s’élève aujourd’hui sur
les lieux même du trou béant laissé par la guerre,
dans lequel passait le Mur. En bas des étages de verre, à côté des
jeux de ballons de Jeff Koons, s’étend la Marlene Dietrich
Platz. Lili Marlène, la seule chanson qui fut chantée pendant
la Guerre dans toutes les langues avec un égal bonheur.
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Voici quelques clichés du Mur, tel qu’il reste
et fut, et des transparences du futur. Voici un peu de Berlin, la cité la
plus verte et la plus bleue du monde, en guise de cadeau souvenir, et de message d'espoir. |