Sète
La Pointe Courte est un petit village pittoresque et attachant de pêcheurs à l’intérieur de la ville. Enfin presque. On est plutôt à l’extérieur, ici. En dehors du temps. Modestes maisons peintes, filets qui sèchent, petits bistrots et fleurs aux balcons… Pas que des fleurs : il y a ici un perroquet extraordinaire qui reproduit à merveille les sonneries d’un téléphone mobile. Tout le monde alors cherche dans ses poches pour voir si ce n’est pas le sien. Illusion garantie !
Pour aller en ville, on longe le trottoir qui passe sous les ponts, puis on passe de l’autre côté, et là, on déguste Sète. On s’imbibe, on s’imprègne, on emmagasine pour longtemps, jusqu’au moment où l’on reviendra. Nous avons eu la chance de voir les jeunes s’entrainer pour les joutes nautiques, un sport pratiqué depuis la création de la ville en 1666.
Ambiance… en cinq photos. Nous sommes dans une tragédie antique, n’en doutons pas, au milieu du canal Royal, forum liquide de la cité. Les jouteurs se défient sur la tintaine de la barque rouge (celle des hommes mariés, à l’origine) ou de la barque bleue (celle des célibataires). Au son du tambour et du hautbois, les jouteurs frappent de leur lance le pavois de l’adversaire. Le gagnant est bien sûr celui qui reste au sec.

Tout en haut du Mont St Clair se trouve le Cimetière Marin, où repose Jean Vilar, et bien sûr Paul Valéry.
Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes,
Midi le juste y compose de feux,
La mer, la mer, toujours recommencée...

Brassens, lui, est au Py, du côté de l’étang de Thau. Un cimetière aux tombes bien alignées, quasiment les pieds dans l’eau. Le cimetière des pauvres.
Allez voir les deux. Le premier pour la vue, le second pour le souvenir. Tant que vous y êtes, poussez jusqu’à Notre-Dame de la Salette, tout en haut, et découvrez un panorama à couper le souffle.

Sète est indéniablement une jolie ville. Méridionale, surprenante, amusante et agréable à vivre. Je n’en dis pas plus, après, on y serait trop nombreux.