Charlemagne
et plus tard son fils Louis le Débonnaire firent de fréquents
séjours à la Villa columbarium, un vaste domaine carolingien
bâti sur la plaine du Rhin au bord de la Lauch. Au centre de la
villa, une tour abritait un colombier qui a peut-être transmis son
nom à la cité : le domaine des colombes se transforme en
Columbara puis Colmar. Devenue ville du Saint Empire Romain Germanique,
elle recevra de maintes visites de Frédéric Ier Barberousse,
ainsi que de Frédéric II, qui lui accorda le statut de “
ville impériale ”, et éleva une enceinte au début
du XIIIème siècle. Les colmariens furent d’ailleurs
très étonnés de le voir arriver un jour en compagnie
de chameaux, eunuques et femmes voilées. Il faut préciser
que Frédéric II était également roi de Sicile...
A
cette époque, Colmar est en lutte ouverte avec l’évêque
de Strasbourg, qui se serait volontiers approprié la prospère
petite cité. Jean Roesselmann, fils de tanneur, y est prévôt,
au grand dépit des nobles voisins. Ils s’allient à
l’évêque en 1261, et chassent Roesselmann. Celui-ci
va alors se réfugier chez Rodolphe de Habsbourg, le futur empereur,
qui lui prête main-forte et lui permet de réoccuper la ville.
Il sera tué l’année suivante dans un engagement avec
des troupes de l’évêque qui tentaient de reprendre
la cité. Les bourgeois conservent le pouvoir au sein de la municipalité,
et assurent la prospérité de la ville.
Le
28 août 1354, Colmar crée avec neuf autres villes alsaciennes
la Décapole, qui garantit à ses affiliées secours
contre un agresseur ou une difficulté interne, et règlement
amiable lorsqu’un problème survient entre elles. La stabilité
politique et économique s’installe pour de longues années,
comme en témoignent les nombreuses constructions renaissance. Pendant
la guerre de Trente Ans, l’empereur exigera le départ des
habitants qui avaient adhéré à la Réforme,
ce qui causera à Colmar de sérieux désagréments
en raison de l’émigration de familles protestantes riches
et influentes.
En 1635, la cité s’assurera la protection française,
mais restera ville d’Empire. Louis XIV la fera occuper par ses troupes
en 1673, et après la victoire de Turenne sur les impériaux
en 1675, elle prêtera serment de fidélité au roi de
France en 1679.
Colmar eut peu à souffrir de la Révolution, et donnera à
Napoléon un de ses plus grands généraux : Jean
Rapp.