Après 1870, et pendant toute l’annexion, la fidélité
de Colmar à la France ne se démentit jamais. Hansi, enfant
du pays, écrivain et surtout caricaturiste féroce né
en 1873, se fit le chantre du patriotisme français, et d’une
Alsace tricolore. On peut encore admirer quelques superbes enseignes
qu’il a dessinées dans le quartier qui entoure l’église
des Dominicains.
Un
des endroits les plus pittoresques est la Petite Venise. Les maisons
anciennes se mirent dans la Lauch, au milieu des arbres et des fleurs,
pour le plus grand plaisir des canards et des cygnes qui y attendent
les touristes. Elle est entourée par le quartier de la Poissonnerie
dénommée ainsi en raison des grandes nasses poissonneuses
que les pêcheurs laissaient dans la rivière avant de les
vendre, et par le quartier de la Krutenau, où étaient
installés les maraîchers. On y trouve deux statues de Bartholdi,
autre célébrité locale : l’une est le monument
dédié à Jean Roesselmann, et l’autre la Fontaine
du Vigneron, à la gloire du vignoble alsacien.
Une
autre statue de Bartholdi s’élève au milieu de la
place de l’Ancienne Douane, à la mémoire de Lazare
Schwendi. Selon la légende, celui-ci est supposé avoir
ramené de Hongrie le cépage de tokay, dont il brandit
fièrement une grappe. Face à Schwendi, le Koifhus, coiffé
de tuiles colorées au XVIIème, abritait la douane. Il
est composé de deux bâtiments : le premier date de 1480
et servait d’entrepôt pour les marchandises taxées,
ainsi que de salle de réunion des échevins et des représentants
de la Décapole. Le second, élevé fin XVIème
siècle, présente un escalier extérieur à
pans coupés et une élégante galerie de bois qui
surplombe la place. Dans la loge du portier naquit en 1771 le futur
général Rapp.