A quelques pas, par la rue des Marchands, on arrive à la maison Pfister, édifiée en 1537 par un chapelier de Besançon. L’oriel d’angle et la façade sont recouverts de fresques représentant empereurs et personnages bibliques. Sa tourelle d’escalier octogonale jouxte une très belle maison de 1609 à galerie de bois et figure d’angle sculptée représentant un marchand. Derrière ces deux demeures se trouve la maison Adolphe, la plus ancienne de Colmar, qui date de 1350.
Place de la Cathédrale se trouve l’Ancien Corps de Garde, construit en 1575. De la loggia renaissance, le Magistrat de la ville prêtait serment, et les condamnations infamantes y étaient prononcées.
En face, l’ancienne collégiale Saint-Martin est appelée “cathédrale” par les colmariens. Construite aux XIIIème et XIVème siècles, sur le site d’une église de l’an 1000, elle possède une nef gothique et deux tours, dont seule l’une est achevée. Sur le mur de la plus grande, un cadran solaire porte l’inscription Memento Mori (souviens-toi de la mort). Le portail Saint-Nicolas évoque l’histoire de l’évêque du IVème siècle, légendaire personnage alsacien. La parenté entre les trois vierges qui l’accompagnent et les vierges folles de la cathédrale de Strasbourg est assez évidente.
L’église des Dominicains, non loin, est dépositaire du chef d’oeuvre de Martin Schongauer “ la Vierge au buisson de roses ” peint en 1473, qui doit retrouver sa place dans la collégiale Saint-Martin depuis longtemps. Toutefois, c’est un provisoire qui dure... Le couvent des Dominicains ( XVème ) abrite une bibliothèque où l’on trouve des manuscrits d’époque carolingienne, ainsi que la collection d’écrits des seigneurs de Ribeaupierre.
Un des plus beaux musées français se trouve à Colmar, dans l’ancien couvent d’Unterlinden. Construit pendant la seconde moitié du XIIIème siècle, ce monastère de dominicaines fut célèbre pendant plus de cinq siècles par le mysticisme et l’austérité qui y régnait. La révolution dispersa les nonnes, et le couvent devint caserne de lanciers. En 1847, il fut repris par la société Schongauer, qui en fit un centre culturel, une école de dessin, et un musée, consacré maintenant aux artistes médiévaux, ainsi qu’à l’archéologie, aux arts et traditions populaires, et à Hansi. Parmi les trésors exposés, le plus fameux est sans conteste le retable d’Issenheim, peint vers 1510 par Matthias Grünewald ( dont le nom véritable est probablement Mathis Neithardt ou Gotthardt ).
A quelques mètres du musée d’Unterlinden, la maison des têtes, construite en 1608 par un riche marchand, abrite maintenant un restaurant. Elle est nommée ainsi en raison des nombreuses têtes sculptées qui ornent l’oriel de la façade, et est un des grands classiques de la visite du vieux Colmar.
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Texte & photos
© JF Macaigne
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