Les
hérons perchés sur les branches des arbres (je n’aurai
jamais cru ça possible) nous considèrent d’un œil
torve tandis que nous nous extasions sur le calme de l’endroit,
et que nous débouchons l’apéritif pour célébrer
cet heureux moment !
Eh oui ! nous ne sommes plus sur la route ! Nous sentons que le week-end
s’annonce bien. D’ailleurs, un rayon de soleil arrive à
point nommé. La vie est belle…
On se croirait ailleurs, dans un film tourné par des impressionnistes.
Partout, du vert décliné sur toute la gamme, et le silence
à peine troublé par le ronronnement du moteur.
Nous
arrivons dans un bras de rivière formé à notre
gauche par une petite île verdoyante toute en longueur. Au bout
de ce canal se présentera l’écluse de la Roche-Chambellay.
Pas de surprise car tout est indiqué sur la carte fournie par
la Base de Maine Anjou Rivière.
L’écluse
arrive vite, et c’est le moment de vérifier si nous avons
bien retenu les conseils prodigués avant le départ. Hélas,
le « rouge » est mis. Il est midi passé, et à
l’heure du déjeuner, c’est la pause pour tout le
monde.
Nous patientons donc, amarrés à un ponton, et nous aussi,
attaquons rillettes et autres produits locaux. Nous déjeunons
dehors, sur le pont arrière du bateau, où est installée
une table qui peut facilement recevoir 6 personnes. Je regrette de ne
pas avoir emmené de parasol, car un trou est prévu au
milieu, et les nuages commencent à se faire moins nombreux.
Mon Dieu que la vie est douce. Nous serions bien restés là
à ne rien faire, mais il est 14 heures passées, et nous
sommes impatients de découvrir d’autres paysages.
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[Consulter "Le passage
d'une écluse", avec photos…] ----
Démarrage
du diesel, et, après avoir corné deux fois comme il se
doit, le « Marine » se place face aux deux lourdes portes.
Le temps que l’eau soit à niveau et que les portes s’ouvrent…
et en avant, à petite vitesse ! Il faut bien viser, car les murs
de l’écluse sont à moins d’un mètre
du bateau. Heureusement, le bateau se manœuvre au doigt et à
l’œil, ou plutôt à la main et à l’œil.
Une fois rentrés, un coup de marche arrière pour stopper,
et nous agrippons les cordages qui pendent le long de l’écluse.
Surtout, ne jamais attacher ceux-ci au bateau, car le niveau monte ou
descend, suivant l’état, et je vous laisse imaginer la
suite, bonne pour video-gag. Il faut maintenir l’embarcation,
car le courant nous ramène vers l’arrière, mais
l’effort n’est pas trop violent…
Nous échangeons quelques mots avec la dame qui manœuvre
les vannes (électriques) : la conversation porte surtout sur
la météo, car pour le moment, le ciel est plutôt
mitigé. Mais il paraît que demain, tout devrait rentrer
dans l’ordre.
Nous sortons de notre caisson de pierre, et pointons l’étrave
vers le milieu de la rivière, en suivant la carte fournie sur
le bateau.
L’enchantement
recommence aussitôt : une eau à surface de miroir, et des
hérons impassibles qui nous regardent naviguer doucement. Sur
notre gauche, une belle bâtisse ancienne, au milieu d’un
écrin de verdure. C’est un ancien moulin que les occupants
ont rénové. Un petit pont de pierre entouré de
saules pleureurs, et un minuscule bras de rivière pour y loger
un bateau. Le rêve !…