Nous
voici bientôt à Montreuil sur Maine, où nous attend
notre deuxième écluse.
Pas de problèmes non plus avec celle-ci. On croirait que nous
avons fait ça toute notre vie ! On commence tous à envisager
(pas) sérieusement de s’acheter des casquettes de capitaines
au long cours, histoire de ressembler un peu à Jean Gabin dans
« l’Atalante ».
Nous
continuons à descendre la Mayenne, et bientôt apparaissent
des ânes, puis des chevaux dans le pré à notre droite.
Ce sont les Haras Nationaux de l’Isle Briand, établis en
1974 dans ce domaine magnifique. Autour du château s’étirent
les bâtiments du haras, où toute l’activité
tourne autour du cheval : maréchalerie, bourrellerie sellerie,
et bien sûr reproduction. On y trouve même, outre charettes
anciennes et breaks de chasse, un omnibus et un ralli-car. Des concours
de sauts d’obstacle y sont organisés, ainsi que de dressage,
d’attelage, et d’amazone.
Mais
aujourd’hui, nous sommes sur l’eau, et nous nous interrogeons
sur la route à prendre : l’Oudon s’ouvre sur notre
droite, et nous invite. A tribord toute, donc, direction le Lion d’Angers.
Nous sommes dans le pays décrit par Hervé Bazin dans «
Vipère au poing », mélancolique et légendaire.
Nous
accostons au ponton réservé à cet effet, et, après
avoir fermé le bateau, nous allons au ravitaillement et à
la découverte de cette petite ville charmante. Maisons anciennes
et jolies enseignes, et surtout une église du XIème au
clocher pointu comme une aiguille, Saint Martin de Vertou.
Poussez la porte. L’étonnement va vous gagner peu à
peu. On voit encore quatre chapiteaux très anciens, aux motifs
floraux ou animaliers, une voûte superbe, avec clefs de voûte
peintes, et surtout, au mur de gauche, un grand tableau représentant
le Christ en croix, suivi d’une série de fresques de la
fin du XVème. Une véritable bande dessinée peinte
à même le mur : Saint-Christophe, Sainte Anne et la Vierge,
une scène de martyre, Saint François d’Assise, et
Saint Gilles et sa biche. J’ai gardé le meilleur pour la
bonne bouche : un panneau de près de 5 m, « le portement
de croix », inspiré par le Roi René, Duc d’Anjou
en un poème de 122 vers.
Tous ces trésors, et d’autres aussi, sont décrits
dans un petit livret disponible à la boutique d’antiquités
face à l’église, où l’on trouve d’ailleurs
quantité d’autres petits trésors, plus récents
ceux-ci.
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