Chronique d'une remontee du Nil

Avertissement : Dans cette chronique, je n’ai volontairement pas traité les diverses visites effectuées sous leur angle architectural et historique, pour m’attacher à décrire plus une ambiance et à écrire un petit carnet de route d’un touriste, sur un bateau entre Louxor et Assouan. Il existe d’excellents guides qui mentionnent en détail, bien mieux que je ne l’aurais fait moi-même, les beautés des sites visités. Cependant, les photos qui illustrent cette chronique donneront plus qu’un long discours l’idée de ce que l’on peut admirer tout au long du parcours.
J-F Macaigne

remontee du nil Cliquez sur les vignettes pour visionner les photos et lire les légendes

6 heures du matin. Le jour se lève à peine sur Louxor. Le Nil paresse doucement et jette ses reflets verts sur le quai. Nous sommes descendus de l’avion depuis moins d’une heure, après une courte nuit, et je suis aussi excité qu’un gamin à qui on vient d’offrir sa première glace pistache chocolat.

Nous sommes tous (le groupe) rassemblés dans le bar du bateau, autour d’un karkadé, la boisson égyptienne de bienvenue par excellence, qui est en fait un jus d’hibiscus, rouge et frais. Ceux qui visitent l’Egypte pour la première fois se méfient – « un jus de fleur ? » - mais une fois qu’on y a goûté, on ne veut plus autre chose.

Par les hublots, la falaise rose de la rive occidentale sert de fond aux dizaines de palmiers qui se penchent sur le fleuve le plus célèbre du monde antique.Il est calme et lisse comme un miroir, mais on sent sa force. Les anciens l’appelaient Hâpy. Il a parcouru des milliers de kilomètres depuis les montagnes de la Lune, où jaillit l’une de ses sources, loin, loin en Afrique, là où des gens n’ont jamais entendu parler de l’Egypte.
La distribution des cabines commence. Un peu comme à l’hôtel. « Sabine et Fredérique… cabine 213. Sabira et Julien… » Il y a deux Julien qui lèvent la main. Mais il n’y en a qu’un qui soit marié avec Sabira. Ils ont l’air amoureux et joyeux. Ils ne sont pas les seuls, d’ailleurs, et je vois les sourires fleurir sur les visages malgré la fatigue. Certains ne sont pas marqués sur la liste, et les problèmes commencent pour le guide-accompagnateur. Dur métier…

Le jour se lève doucement sur fond de musique d’ascenseur.Il y a là un pot-pourri des standards internationaux censés mettre tout le monde à l’aise. Le soleil-Râ apparaît, accompagné par Sinatra, et la falaise se détache un peu à la manière d’un arrière-plan de théâtre. La vie démarre lentement, et les ibis blancs des bords de rive attaquent leur petit -déjeuner. Au-dessus des palmiers s’élèvent deux montgolfières multicolores. Tout cela est un peu irréel, et je commence à avoir faim.
Heureusement, une cabine était bien prévue pour nous, et après avoir jeté nos affaires sur les lits, nous nous précipitons vers la grande salle à manger. Nous ne sommes pas les premiers, et déjà les groupes se forment et tout le monde fait connaissance. En fait, peu de passagers sur ce bateau. Une cinquantaine, tout au plus. Par rapport à la taille du navire, ce n’est rien.

Le temple de Louxor, vu du fleuve   Partis !…

 

  

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