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Focus sur Saint-Nicolas-de-Port

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Longue de 78,50m., large de 31m., elle apparaît comme un pur joyau de l’art gothique flamboyant. Dans sa majesté, dans son élégance, la façade soutient la comparaison avec celle de la cathédrale de Toul. Les proportions sont pratiquement les mêmes. Mais les tours sont plus hautes (85 et 87 mètres). Couronnées de bulbes, elles encadrent une rosace splendide, au centre de laquelle apparaît le visage du Christ. Trois portails surmontés de gables flamboyants : celui du centre a conservé en son trumeau un Saint Nicolas bénissant les enfants à leur sortie du saloir, statue du XVIe siècle attribuée au frère de Ligier-Richier. Le flanc gauche de la basilique, à la hauteur du transept et du chœur, est creusé de six niches qui servaient de boutiques aux marchands, lors des pèlerinages. La nef, les bas-côtés, le transept, le chœur, très élancés, comportent des voûtes en étoile dont les ogives retombent sur des piliers - les plus hauts de France.

L’église a conservé une grande partie de ses vitraux anciens (notamment les verrières de l’abside, de la façade occidentale, et de quelques fenêtres des chapelles), offerts par les ducs de Lorraine, par les marchands de Saint-Nicolas-de-Port, et par des pèlerins. Sous le chœur, la crypte abrite une Mise au Tombeau du XVIe siècle. De même derrière l’autel de la Vierge, une chapelle révèle d’intéressants fonts baptismaux du XVIe et un beau retable de la première Renaissance française : c’est l’oratoire qui, au XIe siècle, reçut les reliques de Saint Nicolas.

 

 

 

Saint-Nicolas-de-Port

Le pèlerinage de St Nicolas-de-Port remonte aux dernières années du XIe siècle. Le chevalier Aubert de Port avait rapporté une précieuse relique de Bari, en Italie : une “jointure” d’un doigt de Saint Nicolas. En effet, les ossements du pieux évêque de Myre avaient été ramenés d’Asie Mineure en Italie au début du IXe siècle et faisaient déjà l’objet d’une particulière vénération. Une chapelle dédiée au Saint est donc construite à Port et dès le XIIe, les pèlerins y accourent. Non seulement les Lorrains, mais les Bourguignons, les Germaniques, et ceux du royaume de France. Ce qui nécessite la construction d’une église beaucoup plus grande.
Certains miracles sont commémorés : un 6 décembre, le Saint ressuscite trois petits enfants tués par un boucher et cachés dans un saloir (toujours le sel). Depuis, le jour de la Saint Nicolas est la fête des enfants. En 1240, autre miracle, cette fois à l’intérieur même de l’église : le Saint libère le sire de Réchicourt, parti pour la croisade et fait prisonnier. La légende précise que Saint Nicolas le déposa sur le parvis de l’église de Saint-Nicolas-de-Port où ses chaînes tombèrent après la messe d’action de grâce. En 1252, le roi Saint Louis menacé de naufrage au large de Chypre, est sauvé par une prière adressée à Saint Nicolas : il offrira à l’église une nef d’argent, par l’intermédiaire de Joinville.
Saint-Nicolas-de-Port reçut la visite de l’empereur Charles IV, des rois de France Jean le Bon, Charles VII, Louis XI, Henri II, Henri IV, Louis XIII. Et aussi de Jeanne d’Arc, avant d’aller « bouter l’Anglais hors de France ».

Jean-François MACAIGNE