|
A tout
seigneur, tout honneur. Le château s’admire d’abord à l’extérieur.
Face aux jardins à la française, la façade renaissance
offre ses fenêtres, ses galeries, ses décors à l’admiration
des visiteurs. L’ambiance est très différente de
la façade qui donne sur l’Oust. Autant celle-ci est féodale,
puissante et menaçante, autant le spectacle de ces dentelles de
pierres grises évoque raffinement et charme. Ici un cochon qui
hurle de se voir dévoré par un serpent-gouttière,
là un homme aux cheveux longs qui semble nager sur le mur, un
chien qui aboie, des poissons, des serpents, des feuilles d’arbres,
des animaux fantastiques, toute une profusion de décors naïfs
ou réalistes, mais attendrissants et magnifiques. Dans la roseraie,
cent soixante rosiers de quarante différentes variétés
embaument l’air, dont la « Duchesse de Rohan »,
rose et touffue, créée au XIXe siècle.
A l’intérieur, pas de photos,
c'est interdit, mais des souvenirs plein la tête, tel ce portrait
de Guy Chabot de Montlieu, Comte de Jarnac, auteur du célébrissime « coup
de Jarnac »,
lors du fameux duel qui l’opposa à Vivonne de la Châtaigneraie
dans les jardins du château de saint-Germain. Contrairement au
sens communément donné à la désormais fameuse
expression, le « coup de Jarnac » fut porté totalement
régulièrement selon les règles de l’honneur.
Comme aussi cet « A plus », devise des Rohan
gravée sur la cheminée et qui, bien sûr n’a
aucun rapport avec l’expression qui tient aujourd’hui d’au
revoir. Comme également cette bibliothèque, rêve
de lecteur, emplie de volumes reliés dont le plus humble ferait
le bonheur de n’importe quel antiquaire.
 S’il vous reste un peu de temps, quelques 600 poupées d’une
collection commencée par l’arrière grand-mère
du duc, Herminie de Rohan et complétée par l’actuelle
duchesse, vous attendent dans les anciennes écuries du château.
Nostalgie et enchantement garantis.
Après avoir flâné dans les rues de Josselin entre
les maisons anciennes à lambris et les hôtels en pierre
du XVIIIe, transportez vous jusqu’à la basilique Notre-Dame
du Roncier. S’il n’est pas trop tard, du haut du clocher
(138 marches), vous bénéficierez d’une vue imprenable
sur le château et la ville. A l’intérieur, sous une
splendide voûte en bois, se trouve le gisant en marbre d’Olivier
de Clisson et de son épouse Marguerite de Rohan, le fortificateur
du château.
De
l’autre côté de l’Oust, prévoyez une
petite visite à la chapelle Sainte Croix. C’est l’ancienne
chapelle romane du prieuré, qui devint église paroissiale
au XVe siècle. Ici fut inhumé en 1082 Eudon de Josselin,
fils du fondateur de la ville, qui s’opposa au Duc de Bretagne
Hoël de Cornouailles. La
croix étrange du cimetière,
du XVe siècle, possède quatre faces sculptées représentant
le Christ, Saint Laurent, St Jean Baptiste et Sainte Anne, « grand
mère des Bretons » et patronne de Bretagne. De là,
on a une jolie vue sur les toits de la ville, le château et la
basilique.
Après le dîner, une petite promenade digestive s’impose,
sur les quais après le pont. De l’autre côté de
l’eau, vous y découvrirez une petite ruine au clair de lune,
romantique comme tout. C’est l’heure des serments éternels.
Comme celui de revenir un jour, par exemple…
|
|