La MARNE
De Paris à Meaux

 Jean-François Macaigne

 
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En Ile-de-France, région sous-développée en tourisme fluvial individuel, il existe quantité de jolies balades à faire depuis la capitale. En voici une charmante, qui aurait probablement beaucoup plu à nos grand-mères. Ah ! la jeunesse… Aujourd’hui nous partons sur les pas des canotiers, des tonnelles, des guinguettes, des musclés en maillot de corps et des robes légères. Nous partons sur la Marne, de Paris à Meaux.

A LA RECHERCHE DE NOS GRANDS-PERES
Notre Dame de ParisNous sommes partis à l’heure des croissants chauds du Port de l’Arsenal, bien encaissé entre ses deux hauts murs, et où, la nuit, seul les grincements des derniers métros vient troubler le silence. C’est un endroit un peu hors du monde, hors du temps. Au matin, la vie recommence, les résidents s’éveillent, les yeux encore embués de sommeil sur le pont des bateaux, et des odeurs de café flottent dans l’air. Arabica ? Colombie ? Kenya ? C’est un voyage autour du monde dans les parfums.
Pour sortir de ce ventre, il faut passer par l’écluse qui donne sur la Seine, sous la passerelle métallique du métro. Après, c’est le fleuve, ses remous, son courant… et les derniers immeubles de Paris à l’Est. Derrière nous, Notre-Dame la belle, le vaisseau immobile qui a vu passer tant de navires, tant de capitaines, tant de marins, et qui ne dit jamais rien. Nous longeons la réhabilitation des anciens Magasins généraux d’Austerlitz, transformés à coup de grandes passerelles de plastique vert translucide en Cité de la Mode et du Design.
Voici Bercy, autrement dit le ministère des finances, pas si laid que ça finalement, et presque en face, la Bibliothèque François Mitterrand. Viennent ensuite le pont de Tolbiac, le pont National et le périphérique, puis l’ambiance change. Nous ne sommes plus à Paris, nous naviguons entre Charenton-le-Pont à gauche et Ivry-sur Seine à droite. Je précise, parce que l’immeuble qui se profile au loin pourrait laisser croire que nous avons par magie été transporté dans la chine éternelle. C’est Chinagora, une énorme pagode de cinq étages, aux toits verts et orange tarabiscotés, petit bout de Chine en terre d’Ile-de-France créé en 1992 pour faire office d’ambassade des délices de l’empire du Milieu, et de dépaysement total offert aux parisiens.

Avant, nous laissons à droite l’enseigne d’un apéritif qui fit les beaux jours du début du siècle. Il y avait du quinquina, dans St Raphaël, et nos aïeux qui l’achetaient en pharmacie au 19e siècle pensaient que ces plantes venues du bout du monde avaient un goût d’aventure… Cela tombe bien, nous partons à la recherche de ces grands-pères.
Ça y est, nous sommes sur la Marne.