La MARNE
De Paris à Meaux

 Jean-François Macaigne

Sortie de Paris - La Marne des canotiers - Lagny - Meaux 1 - Meaux 2 - Musée de la Grande Guerre
 
Toutes les vignettes de la page donnent accès au diaporama de ce reportage
 
 

LE MUSÉE DE LA GRANDE GUERRE

Avant de partir, il est un lieu de mémoire qu’il est difficile d’oublier… Il faut prendre le bus [4] , et on a le choix. Ils partent tous de la gare routière. Quelques minutes plus tard, un voyage dans le temps commence. On est saisi dès l’arrivée par une ambiance sonore de l’époque, les hennissements des chevaux, le bruit des charrettes, les chiens qui aboient, les cris des hommes…

On entre ensuite dans cette grande bâtisse futuriste comme on entre dans un songe. Les grandes vitrines enferment à jamais des bataillons de fantômes, dont certains, en retard, se hâtent pour rejoindre le groupe. Ceux-là sont encore blancs, mais dès qu’ils entrent dans la vitrine, ils endossent l’uniforme chamarré des soldats du début du siècle. L’effet est dérangeant, déstabilisant, comme ce qui suit.

 

 

Dans la grande salle, on passe entre les camions, chars, taxis anciens (ceux de la Marne), survolés par un vieux biplan Spad aux cocardes françaises. Le cœur étreint, on s’aventure ailleurs, entouré par des armes de toutes natures, tranchantes, perforantes, explosives. On retrouve un peu de paix entre les objets usuels de ce temps là, ceux qu’ils utilisaient. N’en doutez pas, ce sont les mêmes qui canotaient un peu plus tôt sur notre parcours. La vie était si belle, si douce, pourquoi a-t il fallu s’entretuer dans des forêts humides et des champs où les vaches auraient volontiers continué de brouter l’herbe tendre où ne poussait encore aucune baïonnette. Pour un archiduc mort assassiné ? Pour quelque satisfaction politique de n’avoir pas cédé. Ils étaient 60 millions sur le terrain. 60 millions de canotiers. Neuf millions d’entre eux sont tombés, et vingt millions se sont relevés détruits.

On repart de là avec un drôle de goût dans la bouche et des envies utopiques. La Marne, terre d’Histoire…