De Chenillé-Changé à La Suze-sur-Sarthe
par la Mayenne, la Maine et la Sarthe.
 JF
Macaigne

 
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Juste avant l’écluse de la Roussière, un très étonnant bac rouge et gris permet de franchir la rivière : il est mû par des roues à aubes et se nomme Le Trait d’Union. Cinq minutes plus tard, vous êtes devant un moulin qui compte dans la vie d’un touriste fluvial. Le vénérable moulin de la Roussière a été transformé en une somptueuse maison sur l’eau dont les toits en ardoise créent autant de points de vue pour ceux qui vivent à l’intérieur. L’écluse est attenante, et l’ancienne passerelle tournante rouge qui autorise des véhicules à pénétrer à l’intérieur des hauts murs fonctionne toujours.
C’est maintenant qu’il faut avertir les amoureux des vieilles pierres : à 6 km de La Roussière se situe le château médiéval et Renaissance dont rêve tout petit garçon normalement constitué. Pour les petites filles, je ne sais pas, mais jouer à la princesse ne doit pas être mal non plus… Il s’agit du château du Plessis-Macé, dont la forteresse remonte au XIIe siècle, et les logis Renaissance du XVe, construits par Louis de Beaumont, chambellan de Louis XI. Par un escalier, on grimpe dans le chemin de ronde et de là, la vue est celle qu’avaient les archers en ce temps-là. Le donjon, cœur de la forteresse, la partie la plus ancienne, est véritablement impressionnant, alors que le logis Renaissance étonne par son élégance et sa légèreté. Plessis-Macé se visite toute l’année (1), avec un guide à l’intérieur, et des panneaux très explicatifs au-dehors.

Le système de signalisation aux écluses est différent par ici de ce que l’on peut trouver ailleurs. Point de feux lumineux, mais des panneaux, qui indiquent les conditions d’utilisation : le rond jaune indique que l’écluse est manœuvrée par l’éclusier, le rond bleu signifie que l’on peut passer, mais que c’est à l’usager de faire la manœuvre. Il faut alors débarquer un ou plusieurs équipiers pour effectuer l’ouverture et la fermeture des portes. Enfin le rond rouge annonce la fermeture de l’écluse. Il rime généralement avec des portes fermées. Sur le chemin d’Angers, peu d’écluses, mais celles que l’on rencontre sur la Sarthe utilisent le même code couleur.
Sur la route, tout est vert. Je parle des arbres, bien sûr. L’escorte est assurée par une haie de saules d’où s’envolent parfois de hordes d’oiseaux blancs qui tournoient au-dessus de la rivière. Après l’écluse de Montreuil-Belfroy, voici Cantenay-Epinard, dont le nom viendrait d’une déformation du vieux français espinat (buisson dépines). Les ruines de piles de pont qui suivent dans la rivière proviennent de l’ancien pont détruit en 1940. Elles servent maintenant de plongeoir à mouettes et de décor à l’habitat du groupe d’oies qui nichent dans le pré derrière. Les mouettes, elles, viennent de la colonie située à gauche de l’embranchement de la Vieille Maine, qui rejoint la Sarthe.
Pour aller sur Angers, il faut continuer sur la droite, passer le bac du Port de l’île (attention au cable) et les quelques délicieux kilomètres qui séparent la fin de la Mayenne de l’arrivée en ville

 
   

Texte & photos : © JF Macaigne

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