Un
voyage de Bourgogne en Bresse, c’est
une occasion rare de découvrir
deux des fleurons de la gastronomie française : les vins
de Bourgogne, et les volailles de Bresse, peut-être les plus réputées
qui soient en France. Entre ces deux régions, un trait d’union :
la Saône. Tout le voyage se fait sur l'eau, à vitesse plus
que modérée, et sans permis…
La balade commence à Saint-Léger-sur-Dheune,
où nous récupérons une Pénichette® 1180
Flying Bridge à la
base Locaboat. C'est la fin d’après-midi.
Une chaleur écrasante
génère juste en face un coucher de soleil incroyable
qui transforme le canal en or. Dans le port, un bateau minuscule tire
l’œil. Une aventure pour son propriétaire qui vient
de Hollande. Sacré trajet ! « Maman les p’tits
bateaux qui vont sur l’eau ont-ils des jambes ? »
Le
lendemain, aux aurores, j’ai la réponse à la chanson
lorsque le voilier passe devant la proue de Cuisery. Deux paires
de (jolies) jambes l’habitent et lui et ses deux occupantes descendent
vers le Sud.
Nous ne tardons pas non plus à jeter les amarres et à nous
engager sur le Canal vers Santenay et Chagny.
Sur les rives, quantité de jardins, de potagers ordonnés,
de pâtures, et de fermes isolées. Les berges se parent parfois
de milliers de plumets violets de roseaux, petites forêts en miniature
dans lesquelles vit tout un petit monde actif et invisible.
Pour visiter Santenay, stoppez après le pont
de Corchanu. Juste après le virage se trouve
un appontement où vous pourrez attacher votre bateau. Santenay est
un petit village dont les vignes s’étirent sur les coteaux
alentour. De longues lignes vertes strient la colline, un peu comme si
l’on avait passé un peigne le long des champs. De petits
murets séparent les propriétés et les appellations,
avec des portails et des grilles qui s’ouvrent sur l’espace
vert. Ce paysage est unique au monde, nous sommes en Bourgogne.
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Nous sommes accueillis au château de Santenay (IXe, XIIe, XVIe
siècles)
par deux vénérables platanes plantés en 1599, l’histoire
ne dit pas par qui. Par contre sachez que vous marchez ici dans les pas
de Philippe le Hardi (1302-1404), fils du roi de France Jean II (le créateur
du franc !), mais aussi duc
de Bourgogne, comte de Flandre et d'Artois, comte palatin de Bourgogne,
comte de Nevers, de Rethel, d'Étampes, de Gien, de Charolais,
et seigneur de Salins et de Malines. Cet homme aurait fait la fortune
d’un imprimeur spécialisé dans les cartes de visites.
Il est aussi le premier de la dynastie des Valois de Bourgogne. Le toit
du château aux tuiles vernissées est la copie de celui des
Hospices de Beaune, célèbre entre tous. On ne visite pas
le château, mais on parcourt ses caves dans lesquelles dorment Mercurey, Clos
Vougeot, Aloxe-Corton, Beaune, Pommard et
d’autres non moins fameux. Des trésors qui teintent peu à peu
de rouge le bois des tonneaux qui les renferment.
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