Guipry/Messac
En poursuivant les méandres de la Vilaine, qui s’encaisse au milieux de falaises arborées et de rochers, on arrive au viaduc de Corbinières, construit en 1861, dont les arches obliques culminent à près de 30m de haut. Dans les piliers vivent une très importante colonie de chauve-souris, qui font un raffut épouvantable lorsqu’on passe sous les arches. Quelques kilomètres plus loin, c’est l’écluse de Malon, qui précède celle de Guipry, où il est nécessaire de faire un petit stop. Pour se détendre, tout d’abord, dans ces deux villages, Guipry et Messac, qui sont, paraît-il le berceau de la pomme de terre en France : l’abbé Vincent Cawiesel en aurait planté ici en 1771, bien après que les anglais aient ramené le fameux tubercule en 1586 de Colombie. Dont acte. Parmentier n’a fait que promouvoir la plante, qui selon lui, devait rassasier tout le monde. Peut être a-t il aussi inventé le hachis, mais personne n’en est sûr.
A Guipry, il y a un beau et grand moulin, qui barre la rivière, depuis 1089 au moins. Pas le même que celui d’aujourd’hui, bien sûr, mais au même emplacement. En fait, il y en eut deux, un à foulon, où l’on foulait (battait) les draps ou la laine, et l’autre pour le seigle et le froment. En 1859, le moulin à foulon fut emporté par une crue. La minoterie, qui existe toujours, date du XIXe siècle et s’arrêta le 31 décembre 1974. Actuellement, on y donne des réceptions et organise des séminaires.

Vous pouvez faire halte côté aval, sur le petit port avant l’écluse. Empruntez la rue qui s’enfonce dans les terres, devant vous, et admirez la minuscule chapelle à gauche. C’est Notre-Dame-du-Bon-Port, construite par Jean Le Marchand, seigneur de Tréguilly, en 1644 à la suite d’un vœu fait à la Vierge pour qu’elle protège ses salorges (entrepôts pour le sel) menacées par une crue. On voit sur le vitrail rond les armes de la famille Le Marchand. La charpente bleue en forme de carène renversée est assez typique de la région de Rennes. Comme un fait exprès, elle se situe à deux pas de la rue des Gabelous, qui collectaient l’impôt sur le sel, la gabelle. Nous sommes en effet sur la route du sel, qui allait de Guérande et de l’île de Ré jusqu’à Rennes.