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De Loisy à Lyon
par la Seille et la Saône
 JF
Macaigne

 
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LYON
L’arrivée dans Lyon à elle seule est extraordinaire. Nous croisons l’île Barbe, dont le nom vient de barbare (sauvage), et où la tour carrée de l’ancienne église romane rappelle le monastère qui se trouvait là. C’est ensuite le plus vieux pont suspendu de Lyon encore en service, et nos yeux découvrent Fourvière, la basilique, ainsi que la tour antenne, petite sœur du troisième étage de la tour Eiffel, mais qui fut, elle, construite par Eugène Collonge. A gauche, c’est le Fort St Jean, construit dès 1513, et modifié ensuite.
Attention, juste avant la passerelle St Vincent, nous observons attentivement l’immeuble jaune sur notre gauche.Nous ne rêvons pas, c’est bien un trompe-l’œil.En fait, renseignements pris, tout l’arrière de l’immeuble est peint avec des personnages quiont rendu la ville célèbre, de Sainte Blandine à St Exupéry. Le mur peint est une spécialité lyonnaise, alors il faut lever la tête en marchant et ouvrir l’œil.
Voici l’élégante passerelle du Palais de Justice, avec son pilier unique et ses haubans, et à droite, les colonnades du Palais de Justice. C’est ensuite les pierres du pont Bonaparte, la désuette et charmante passerelle Paul Couturier, l’église St Georges sur la droite, le pont Kitchener-Marchand et ses deux allégories de la Saône et du Rhône. La Saône tient une coupe de vin, comme semble l’indiquer les grappes de raisin, et cela semble justifié, car elle borde le Beaujolais. Le Rhône a dans la main un ballon de foot. Encore une fois, le mystère plane…
Le meilleur endroit pour amarrer son bateau à Lyon le temps d’une escale est définitivement le tout nouveau port « Confluence », un peu avant d’arriver à la confluence avec le Rhône, sur votre gauche en avalant. Il n’y a pas énormément de place pour le moment* , mais l’endroit estsécurisé, pourvu de pontons bien équipés, et à proximité directe d’un gigantesque et futuriste centre commercial, et du tramway T1.Autant dire près de tout. Si par ailleurs vous avez la nostalgie du bateau, il est beau, c’est le Vaporetto. En bois verni, s’il vous plaît, et électrique. Départ toutes les heures de 10h à 21h30** . Il conduit en ville en un rien de temps, et les Lyonnais l’ont manifestement déjà adopté.

Nous sommes à plus de 100km de notre point de départ, et il semble évident que nous n’aurons pas beaucoup de temps à consacrer à la visite de l’ancienne capitale des Gaules. Lyon est immense. Il fallait choisir, nous avons préféré tout à fait arbitrairement de visiter le quartier Renaissance du Vieux-Lyon, le plus proche de la Saône, juste en dessous de la colline de Fourvière et de son immense antenne télé, à ne pas confondre avec la tour de la basilique Notre-Dame de Fourvière.
C’est dans le vieux Lyon que se trouvent les traboules, que nous allons utiliser. Notre point de départ est la cathédrale St Jean, facilement repérable depuis la Saône à son abside ronde et haute. On s’y rend par le tram et le métro, arrêt Place Bellecour. Les dimensions de cette dernière surprennent. Rien d’étonnant, c’est la troisième plus grande place de France, et la première place piétonne d’Europe.
Il suffit de passer le pont… de Tilsit pour se retrouver devant la tour de l’ancien Palais St Jean et l’arrière de la primatiale St Jean-Baptiste. C’est ici que furent célébrées les noces d’Henri IV et de Marie de Médicis, en 1600 tout rond. Merveille du gothique flamboyant, elle fut construite entre le 12e et le 13e siècle. Elle est bien sûr orientée à l’est et il faut attendre midi (solaire) pour que le soleil éclaire en plein sa façade blanche. La rosace aux douze pétales prend alors son envol… Dans le transept gauche, une horloge astronomique très belle, blanche et or, renseigne sur heure, date, position des astres au-dessus de Lyon, et signe astrologique (entre autres). Les données s’arrêtent en 2019. Après ? Encore une fois, mystère…
Derrière la cathédrale, quelques vestiges subsistent des églises mérovingiennes Sainte-Croix et Saint-Etienne qui formaient avec la Saint-Jean primitive un grand complexe épiscopal.
Devant court la rue St Jean. C’est elle que l’on doit emprunter pour s’imprégner du quartier. L’ambiance est bon enfant, et le nombre de Bouchons*** ne nuit pas, bien au contraire. Attention cependant, tous ne sont pas d’égale qualité.
Nous entrons dans le domaine des traboules (passages entre deux cours d’immeubles). Au 37, voici la maison du Chamarier. Il percevait les taxes pendant les foires. Le puit de la cour est dû à Philibert Delorme. Au 60, la « maison des avocats » a remplacé en 1516 l’ancienne auberge de la Croix-d’Or, qui datait de 1471. Elle fait partie de la « place de la Basoche ». La basoche, à la fin du moyen âge, désignait une association de futurs juristes et de clercs de procureurs. La maison abrite maintenant le Musée de la Miniature. Une petite vitrine présente un exemple très impressionnant d’un décor de cinéma miniature représentant une épicerie.
Toutes ces adresses sont ici à titre d’exemple. Il y a des merveilles quasiment derrière chaque porte. Il faut les pousser lorsqu’elles sont ouvertes, entrer sur la pointe des pieds et sans faire aucun bruit car les immeubles sont habités, et découvrir. Dans les cours, ce sont escaliers à vis, fenêtres géminées, plafonds en ogives… Nous poursuivons notre chemin jusqu’à la place St Paul, tout à côté de l’église St Paul, puis nous faisons demi-tour et prenons la rue Juiverie. Ça recommence… Au 14, l’Hôtel de Gadagne accueille le musée d'histoire de Lyon et musée des marionnettes du monde dans une magnifique demeure Renaissance. Les cinéphiles apprécieront, au 20, la boutique de l’Horloger de St Paul, célèbre film de Bertrand Tavernier, avec Philippe Noiret et Jean Rochefort. Enfin, au 22, la Maison Baronat fut celle de riches bourgeois qui l’occupèrent de 1446 à 1538. Chaque maison ici est une pièce d’orfèvrerie dans la pierre. On continue la balade par la rue Bœuf jusqu’au bout, puis on  tourne à gauche par la rue Bombarde.
A ce point de notre périple, nous avions une petite faim, le bouchon Les Lyonnais**** nous tendait les bras, au coin de la rue. Nous avons tenté le coup, et c’était une réussite.
Retour ensuite vers la cathédrale St Jean, et histoire de faire bonne mesure, nous avons poussé par la rue Mourguet***** jusqu’au Théâtre de la maison de Guignol, Montée du Gourguillon, pour y prendre de ses nouvelles. Il va très bien, et continue d’amuser petits… et grands qui viennent ici pour les spectacles à la mode chansonniers****** . Vingt mètres plus haut, dans l’impasse Turquet, on peut voir l’une des rares maisons lyonnaises à galerie de bois du 16e encore debout.
Le soir venu, nous avons retraversé la Saône, et, près du Rhône, nous nous sommes rendus sur les conseil d'un ami dans l'un des monuments de la cuisine traditionnelle lyonnaise: le Comptoir Brunet *******, Bouchon d'entre les Bouchons, fief de Gilles Maysonnave, fer de lance des Bouchons, et grand-prêtre du bon-vivre. Inutile de préciser que cet excellent moment a des saveurs uniques.
Le retour au bateau, après dîner, emprunte les quais du Rhône, pour saluer le grand fleuve, puis replonge un moment par la ville vers Bellecour où nous retrouvons le métro, puis le tram jusqu'à Confluence.
Demain matin, il sera temps de faire demi-tour, mais nous nous consolons : la traversée de Lyon une deuxième fois par la Saône va renouveler le spectacle.

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*Peut-être est-il judicieux de réserver… 04 78 03 24 92

**Depuis Gare St Paul jusqu’à Confluence, et stop à Quai de Tilsit-Pont Bonaparte (place Bellecour). 1,50 €

***Restaurant typique où l’on sert des spécialités lyonnaises. L’appellation proviendrait de l’enseigne faite de branchages au-dessus de la porte. En vieux français, bousche = faisceau de branches.

****19, rue de la Bombarde – Lyon 5

*****Créateur au début du 19e de Guignol, célèbre marionnette lyonnaise.

******Auteurs de sketches satiriques sur l’actualité, notamment politique.

******* Gilles Maysonnave, Bouchon Comptoir Brunet - 23, rue Claudia, 69002 Lyon. Tel +33 (0)4 78 37 44 31

 
   
Texte & photos : © JF Macaigne