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Le LOT amont
 JF
Macaigne

 
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Cahors
Quelques kilomètres plus loin, on entre dans Cahors par la plus belle porte qui soit : le pont Valentré(3). Médiéval, formidable, inquiétant, construit par le diable en personne dit la légende. On l’aperçoit, tout en haut de la tour centrale, grimper le long d’une arête. La légende est jolie : l’architecte n’arrivait pas à terminer le pont. Alors, il vendit son âme à Satan, à condition que celui-ci finisse les travaux. Mais pour transporter l’eau, l’architecte donna une passoire au Malin, et sauva ainsi son âme… et le pont ! À l’écluse, juste dessous, nous avons été accueillis par un S.D.F. qui gagnait quelques pièces en manœuvrant les portes avec le sourire. Il a rendu 2 équipages heureux de pouvoir soufflerun peu. Quelques mètres après le ponton d’accueil amont, un quai de pierre avec anneaux permet de contemplerles eaux vertes de la fontaine des Chartreux.C’est ici que l’histoire de Cahorsa commencé, par un culte à la déesse celte des eaux Divona(4),à l’origine du 1er nom de la cité : Divona Cadurcorum. Les gaulois Cadurques, ou Cadurci, donnèrent, eux, leur nom au Quercy, leur territoire. La suite est prestigieuse, tant sous les Romains d’un point de vue commercial, qu’au Moyen Âge, où l’université créée par le pape Jean XXII en 1332 devient l’une des plus célèbres de France. La résurgence donne cette couleur caractéristique, mais l’eau est très pure. En1362 les Chartreux y construisent un moulin, et baptisent la fontaine. Au XIXe, la ville construisit un petit édifice de pompage pour alimenter Cahors en eau potable.
En quelques tours d’hélice on arrive ensuite à la très romantique et automatique écluse de Coty, sur laquelle veille un vieux moulin magnifique. Il faut passer le pont de Cabessut, et, tout de suite après, traverser la rivière pour s’amarrer à l’ancien port historique Bullier. Éclairage, bollards et poubelle, mais pas d’eau. En revanche, nous sommes au pied de la vieille ville, le cœur de Cahors.
La ville fourmille de belles surprises, à commencer par ces 25 jardins secrets disséminés un peu partout, comme cette petite merveille d’"Hortus(5) des dames" entouré de maisons médiévales, à deux pas de la cathédrale St-Étienne et de son cloître admirable, qu’il faut absolument visiter. Celle-ci fut bâtie au XIe et XIIe siècle, en remplacement d’une précédente cathédrale construite à l’initiative de l’évêque St Didier grâce aux largesses du roi Dagobert, pour abriter la coiffe du Christ. Dehors, observez les frises : certains personnages sont très coquins… Dans les rues autour, l’émerveillement continue avec cet escalierRenaissance en bois, au 27 rue Nationale. Il faut rentrer dans la cour, pour voir… Tout autour de la jolie église St-Urcisse, les rues aux vieilles maisons abondent. On trouve aussi, créée par Michel Zachariou, une horloge bizarre au milieu d’une fontaine qui semble digne des dessins animés de Tex Avery. Elle fonctionne grâce à un système de billes de flipper qui parcourent des trajets compliqués et chutent sur des rampes en métal pour actionner un balancier, qui lui-même entraîne… Enfin, elle donne l’heure. Avec une précision incroyable paraît-il. Plus loin sur les quais, le buste de Clément Marot, voisin du magnifique hôtel Roaldès où Henri IV aurait séjourné, rappelle que le poète était natif de Cahors (1496).
En cheminant depuis le portail de la cathédrale, par la rue Nationale et la rue Georges Clémenceau , on arrive à la place François Mitterrand, où Gambetta, né cadurcien en 1838, la main droite appuyée sur un canon, désigne de la gauche l’office de tourisme. En descendant au niveau -1 du parking de la place, on découvre les ruines de l’amphithéâtre romain. Plus loin, dans la même direction, on arrive au pont Valentré et à la fontaine des Chartreux. En remontant le grand boulevard ombragé (bd Léon Gambetta), on entre dans le Cahors des boutiques, jamais loin de la vieille ville à droite, ni de la ville moderne à gauche. C’est dans cette dernière que l’on trouve d’autres jardins secrets, comme celui du Couvent des cordeliers.

 
   
Texte & photos : © JF Macaigne