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Le LOT amont
 JF
Macaigne

 
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La mémoire des hommes
Il est possible depuis St-Cirq d’aller visiter, en taxi(10), lagrotte de Pech Merle, en admirant au passage le château de Cabrerets sur la route. On quitte alors la vallée du Lot pour suivre celle du Célé, et on arrive dans un des hauts lieux de la préhistoire en France. Lorsque les adolescents André David et Henri Dutertre vinrent relater l’aventure de leur découverte au curé de la paroisse, celui-ci eut l’excellente idée de les croire. On trouve ici, outre des concrétions extraordinaires de beauté, des œuvres d’hommes et de femmes qui vivaient là il y a 25 000 ans. Le plus émouvant est probablement ces pochoirs de mains humaines laissés sur la roche autour de dessins de chevaux. Lorsque l’on revient de nuit au bateau sous les milliards d’étoiles d’un ciel d’encre, le même que les yeux de ces hommes contemplaient, on ne peut s’empêcher de philosopher, voire de poétiser…
La dernière partie du trajet est plus calme, moins escarpée, mais toujours aussi belle, et les reflets toujours aussi sublimes. Dans un premier temps, les falaises continuent de nous escorter, puis, peu à peu, le vert reprend ses droits. Après l’écluse de St-Martin, on atteint les 2 ponts de St-Martin-Labouval, avec une curieuse illusion d’optique, puis le petit village de La Toulzanie et ses maisons troglodytes. En face, en stationnant (pas trop longtemps) au ponton de l’écluse de Cénevières, on peut grimper au château qui surplombe la vallée. C’est un somptueux édifice, qui a la particularité de posséder un cabinet d’alchimie où sont peintes de façon naïve des scènes de la mythologie grecque.
On arrive enfin à Larnagol, terme de la navigation, en franchissant quelques hauts-fonds algués un peu angoissants pour le pilote. Ce petit village très calme vit de ses souvenirs. L’un de ses voisins les plus célèbres fut George Pompidou, qui habitait à Cajarc, tout proche. Sur un mur, la photo un peu triste de cet épicier barbu et souriant qui pose devant ses concitoyens au début du XXe siècle témoigne de la vie passée du hameau. Finalement, c’est aussi bien que cette croisière se termine ici. Cette photo est un but en soi. Nous reviendrons à Larnagol.

 
   
Texte & photos : © JF Macaigne