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Le LOT amont
 JF
Macaigne

 
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Une navigation en pointillés
De l’avis général, le paysage est sublime, mais les écluses manuelles (sauf celle de Coty à Cahors) gâchent un peu le voyage. À raison d’une tous les 3 ou 4 km, cela fait beaucoup, particulièrement pour une petite virée romantique en amoureux. Là intervient le choix épineux de celui ou de celle qui va actionner les manivelles. Si l’on ajoute à cela des cliquets qu’il faut impérativement enclencher sous peine de coincer la porte au moment de sa fermeture, et aussi une bonne canicule ou une pluie pénétrante, quelques tensions sont à craindre. Un conseil, partez plutôt à 4, ou alors, suivez un autre bateau et partagez les joies éclusières.
Heureusement, le voyage vaut le voyage, si vous me passez l’expression. Il est possible, pour prendre le bateau en main, de faire la douzaine de kilomètres vers Luzech, de marcher ensuite du ponton situé avant le barrage et de visiter cette jolie petite bourgade. Évidemment, ce serait bien qu’un jour on puisse voir se rouvrir les écluses qui suivent, et que Luzech redevienne une étape agréable vers la Garonne, mettant ainsi le tourisme fluvial de cette région magnifique à l’honneur, et permettant aux producteurs d’envoyer leurs vins vers Bordeaux à coût réduit. Reste que la chapelle des Pénitents bleus est charmante, que les ruines du château épiscopal très impressionnantes, et que les ruelles de la vieille ville très romantiques. Si on a la fibre monarchique, on peut également s’amarrer au ponton de la base nautique de Caïx, et aller visiter le château de la reine Margrethe II de Danemark et de son époux le prince Henri, né Monpezat. Ce dernier a gardé de sa famille française l’amour de la terre de France, et y cultive la vigne. Le vin qu’ils produisent est délicieux, bien qu’un peu onéreux. Vous jugerez, il se déguste. Pour y arriver, prenez les vélos, le château n’est pas tout près.
De Douelle, là même où le bois de merrain, si bénéfique aux tonneaux anciens, était embarqué pour Bordeaux avec le vin et les céréales de la région, nous sommes partis plein est, de l’autre côté, pour savourer jusqu’à la lie cette partie du Lot navigable, auquel a été rajouté quelques kilomètres en 2007, jusqu’à Larnagol. On longe d’abord la longue fresque murale de Didier Chamizo, un artiste local. Elle raconte l’histoire des vins de Cahors, mais il faut suivre. Vous ne pouvez pas la manquer, c’est la plus grande peinture d’Europe : 800 m2.
À quelques minutes de Douelle, Mercuès était autrefois la résidence des évêques de Cahors. C’est aujourd’hui un petit village charmant qui s’endort un peu, comme beaucoup dans la région. L’église St-Germain, qui n’a cessé d’évoluer du XIIe au XVIIIe, en changeant au passage d’orientation, se partage entre le roman et le gothique, et couve son petit cimetière comme une poule ses poussins. À quelques mètres, au carrefour, un pâtissier mitonne les plus excellents gâteaux aux noix que je connaisse. Ils n’ont l’air de rien comme ça, mais en manger un, c’est un pas vers la damnation.
On arrive à l’écluse de Mercuès, sous la surveillance du château éponyme, là-haut sur sa falaise, puis c’est Pradines, où l’on peut rendre une visite à la petite église St-Martial. Elle est presque provençale, solitaire sur sa butte, avec ses 3 cloches qui sonnent au vent. L’intérieur est beau comme tout ce qui est simple, et on remarque une pietà en bois polychrome du XVIe, et, derrière l’autel, une vierge du XIIIe, également en bois peint, de toute beauté.

 
   
Texte & photos : © JF Macaigne