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Wären
Et puis, parce qu’il
faut bien repartir un jour, on saluera au passage le vapeur qui termine
son tour sur le Binnenmüritz avant de s’engouffrer dans le
Reekkanal, en dérangeant les centaines de poules d’eau noires
et blanches qui nichent dans les ajoncs.
Au
dessus du Kölpinsee, les nuages s’écartent un peu, histoire
de nous rappeler qu’au dessus, c’est tout bleu, mais ils se
reforment dès que l’on arrive dans le Fleesensee. Nous croisons
quelques familles de cygnes, très respectueux de la hiérarchie,
et finalement, nous stoppons pas loin du clocher de Malchow, dans le Malchower
See. Toute une troupe d’oies sauvages patauge près du bord, en caquetant de leur voix rauque. D’un coup, le ton monte, les conversation entre ces dames vont bon train, les ailes s’ébrouent… et c’est le départ vers le sud d’une trentaine d’oiseaux au ras de l’eau tout d’abord, puis un peu plus haut, et enfin à une vingtaine de mètres. Elles passent juste au dessus de nous, dans un concert de cris excités. Les autres restent là, se regroupent, se mettent en ligne, caquètent, puis…rien. Quelques minutes plus tard, cela recommence, sans plus de résultats.
Nous décidons d’attendre avant de faire notre tour en ville. Un spectacle comme celui-là est si rare qu’il ne faut rien manquer. C’est évidemment l’une des joies de la pénichette. Nous aurons le droit à quatre départs espacés d’une vingtaine de minutes avant que le lac ne soit vide. Je n’avais connu une joie simple aussi puissante qu’une fois auparavant : le jour où j’avais nagé avec des dauphins sauvages. C’est bien évidemment une autre histoire… Il fait quasiment nuit, mais nous nous dirigeons vers le centre ville à la lueur des réverbères jaunes de la grand rue. Un restaurant nous fait les yeux doux, le Don Camillo, avec une photo de Fernandel dans ses œuvres sur le menu extérieur. Plus loin, nous regardons la manœuvre d’un pont tournant, par lequel nous passerons demain. La circulation s’arrête, le pont pivote et vient s’encastrer dans le quai tandis qu’un yacht passe. J’en profite pour me renseigner sur l’hôtel qui surplombe le pont, et dont la terrasse est directement sur le lac. Le « Rosendomizil » joue la carte du luxe et de l’élégance, et ce doit être le genre d’endroit parfait pour se reposer. Il faut dire que le soir, Malchow by night, ça n’est pas St Tropez…
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Texte
& photos :JF Macaigne |