La traversée de Paris sur la Seine JF Macaigne


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Port de l'Arsenal - Les Îles - Du pont Neuf au pont des Invalides - Du pont de l'Alma au pont Mirabeau - A l'ouest…

Tarpon 49génie de la BastilleLa traversée de Paris par la voie fluviale est peut-être l’une des navigations les plus inoubliables qui soient. Même pour un parisien, c’est dire… C’est l’épreuve reine, comme on dit en langage sportif. A cette petite nuance qu’il ne s’agit pas d’une épreuve mais d’un réel bonheur.
Nous partons du Port de l’Arsenal, au bas de la colonne de Juillet, sous les yeux d’or du Génie d’Auguste Dumont et un ciel pour le moins plombé. C’est Paris, cela arrive. Et même si les nuages sont menaçants, le spectacle est néanmoins unique. La traversée de Paris est réservée aux possesseurs du permis fluvial et du permis VHF (Very High Frequency), essentiels pour les eaux remuantes de la capitale, mais nous sommes accompagnés pour la balade d’un skipper, en la personne de Michel, dont les trois barrettes sur les épaules impressionnent, il faut dire. Précisons que le skipper autorise les autres passagers de prendre des photos. Pour lui, c'est absolument interdit…
ecluse Bastille 9L’aventure débute à l’heure des croissants (Paris oblige). La météo est plus optimiste pour la fin de journée que pour le début, mais il faut bien commencer par quelque chose, n’est-ce pas… Tous les jours, des dizaines de bateliers empruntent la Seine depuis si longtemps que le compteur s’est arrêté, et tout le monde a toujours fait avec. C’est un des charmes de Paris. Pour le moment, nuages, et, en se tordant le cou, quelques miettes de ciel bleu. A moins qu’il ne s’agisse de croissants volants repeints.
viaduc d'AuzterlitzNous attendons dans l’écluse de sortie du port, sous le pont du quai de la Rapée, et le son grinçant inimitable du métro nous accompagne. La nuit dernière, nous avons dormi dans le bateau, un gros Tarpon 49 vaste et confortable, et ce son était le seul qui parvenait – étouffé - jusqu’à nous, hier soir et ce matin. De fait, les hauts murs du port isolent les plaisanciers des attaques sonores de la capitale, et les nuits sont aussi paisibles qu’au fin fond de la campagne. Surprenant.
A cette heure-ci, les bateaux-mouches dorment encore et nous partageons les flots de la Seine avec les péniches, qui filent leur train de sénateur, chargées au ras du pont. Il y a des parcours moins romantiques et moins prestigieux que celui-ci, mais au bout d’un moment, même les paysages les plus beaux deviennent un peu transparents. La sécurité, la régularité et l’attention remplacent les belles images. Demandez aux taxis…

 

Cet article est paru dans le magazine FLUVIAL n°204, en juillet/août 2010.

Texte & photos : © JF Macaigne

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