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La traversée de Paris sur la Seine JF Macaigne | ||||||||
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Un demi-tour plus tard, nous sommes repartis vers l’ouest de la capitale, et nous passons sous le pont Neuf (côté rive droite) une seconde fois. Contrairement à ce que son nom indique, il est le plus ancien de Paris à avoir été construit en pierre. Il fut également le premier à ne pas avoir eu de construction dessus. Il est suivi de près par la passerelle des Arts, qui relie la Cour Carrée du Louvre, placée à l’endroit même où s’éleva le premier château construit par Philippe-Auguste, à l’Institut de France, où siège l’Académie Française. Cet endroit chargé d’Histoire était autrefois occupé par l’Hôtel de Nesle de sinistre mémoire (1).Il faut croire que l’Amour reste toujours maître des lieux puisque sur la passerelle, on trouve sur les grilles de protection des centaines de cadenas d’amour (2), symboles de serments éternels sur l’un des plus jolis et des plus élégants ponts de Paris. C’est un pont pour les piétons, construit au tout début du 19e pour remplacer le système de petits bateaux qui traversaient la rivière pour six deniers, autrement dit un demi-sou, depuis toujours. Le jour de l’inauguration, il y eut une foule incroyable : plus de 65 000 personnes qui devaient payer un sou entier pour le traverser. A l’entrée, un invalide à la gueule féroce percevait le péage. Il faisait peur aux enfants, mais plus loin, ces derniers s’amusaient en écoutant un aveugle jouer de la serinette, une sorte de petite boîte à musique actionnée par une manivelle. L’instrument était censé apprendre aux serins à chanter… Le pont des Invalides a gardé son nom mais perdu son âme. C’était à l’origine un pont suspendu révolutionnaire, prévu en 1824 dans l’axe des Invalides. Hélas, de gros problèmes techniques s’ajoutant à des polémiques sur la perspective de l’Hôtel des Invalides le firent démolir et déplacer plus loin en aval. A son achèvement, il n’était plus suspendu non plus, mais avait gagné une pile supplémentaire. Les deux statues qui le décorent sont La Victoire Maritime, de Georges Diebolt, en amont, et La Victoire Terrestre de Victor Vilain, en aval. |
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Cet article est paru dans le magazine FLUVIAL n°204, en juillet/août 2010. Texte & photos : © JF Macaigne |
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