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La Picardie fluviale

 

De Cappy à St Quentin par la Somme, le canal du Nord et le canal de St Quentin
 JF
Macaigne


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La Somme - Péronne - Canal du Nord - Noyon - Chauny - St Quentin

Le Canal du Nord
Au matin, nous partons vers Noyon. La navigation sur le canal du Nord commence…
Les écluses sont prévues pour plusieurs péniches. C’est pourquoi, à l’écluse de Péronne, à la sortie de la ville, nous nous sentons tout petits, au fond du bassin (nous sommes montants). Nous passons l’haussière à mi-hauteur, sur un petit bollard recouvert d’une mousse verte visqueuse. Nous avons développé une technique très efficace à l’aide de la gaffe qui permet de passer le bout sans coup férir, et surtout sans se salir les mains. Arrivés en haut, c’est la partie de lasso habituelle. Mais dans tous les cas, il vaut mieux que le bateau soit bien tenu, car la sassée peut devenir violente, malgré toute la prévenance attentive de l’éclusier qui nous surveille de sa petite cabine, tout là-haut.
A l’écluse suivante (Épénancourt), les choses changent : dans le bief, nous sommes arrivés derrière une belle péniche bleue et blanche, Jolise, qui vient de Belgique, et qui nous a gentiment laissé passer. Nous passons l’écluse ensemble en les remerciant avec force mouvements des bras. Un de ces jours, il faudra passer à la VHF…
Une heure après, nous arrivons à l’embranchement désormais fermé du canal de la Somme qui autrefois emmenait vers Ham et sa crypte du XIIe. Aujourd’hui, nous continuons tout droit, vers Noyon, et nous quittons la Somme qui s’en va faire sa vie vers St-Quentin. On se reverra ! Autour de nous, c’est une campagne verdoyante qui prend ses aises. Boqueteaux, alignements de peupliers, champs qui dessinent de grands carrés de couleurs disparates. C’est joli, la Picardie. C’est chaud, aussi. Il est midi passé, et le soleil s’en donne à cœur joie. L’eau fait miroir, et nous songeons sérieusement à l’écran total…
Avec des berges à 45°, difficile de s’arrêter pour déjeuner. Le mieux est de privilégier les pontons avant et après les écluses. Sans gêner le trafic commercial, bien sûr. Après est peut-être mieux qu’avant, d’ailleurs : en s’amarrant avant, l’éclusier peut penser que l’on attend le feu vert. Et il risque fort de ne pas comprendre que l’on ne passe pas lorsqu’il nous y autorise. Alors, si par hasard le coin vous plait, faites donc une visite de courtoisie, et expliquez votre cas. Prenez aussi le numéro de téléphone de l’écluse, ça peut servir lorsque vous serez prêt à repartir.
Passé le tunnel de Panneterie, on débouche dans le bief sur une eau d’un vert intense, comme si nous naviguions là où un peintre aurait rincé ses pinceaux. Très joli. Deux kilomètres plus loin, c’est l’écluse Campagne, qui clos le bief de partage dans lequel nous étions depuis l’écluse de Languevoisin. A l’intérieur, deux péniches sont en train de passer. Autant vous dire qu’encore une fois, lorsque nous sommes à l’intérieur, nous avons l’impression de tourner dans « Maman, j’ai rétréci la Pénichette® ! ». Neuf mètres de chute tout de même…
En bas, nous n’avons plus qu’à nous laisser glisser jusqu’à Sermaize, puis Noyon. Entre ces deux écluses, on commence à apercevoir les deux clochers jumeaux de la cathédrale Notre-Dame de Noyon, l’une des premières cathédrales gothiques du Nord de la France. Le soleil est encore à bonne hauteur, et les couleurs n’en sont que plus belles.
A l’écluse de Pont-l’Evêque, j’ai la sensation d’un regard posé sur moi. Je me retourne. Il est là. Tranquille, avec sa bonne tête verte, ses yeux noirs, son nez blanc et sa bouche qui avance. C’est un gros bonhomme d’extra-terrestre perché sur le quai, qui regarde passer les bateaux. Il se renseigne. Au retour, je l’ai mieux observé : il n’avait pas bougé de place, toujours à détailler les mouvements bateliers. Si vous le voyez, vous aussi, tenez-moi au courant. Peut-être faudrait-il en référer aux instances supérieures…
Nous passons sous la grande passerelle métallique du chemin de fer, et tout de suite après tournons dans le canal latéral à l’Oise sous le regard protecteur d’une grande Vierge bleue moderne placée au confluent. Le port de Pont-l’Evêque se situe à gauche, avant l’écluse. C’est un ancien port de bateliers, charmant, avec ses petites maisons en briques et ses lampadaires romantiques. Pour obtenir de l’eau et de l’électricité aux bornes, il faut aller se procurer des jetons chez les commerçants.

     
Texte & photos : © JF Macaigne
 
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