Autant
vous prévenir d’emblée, poser le pied sur
un Europa n’est pas complètement sans conséquence.
Rien de grave, rassurez vous, mais après, on ne voit plus complètement
le confort en bateau de la même manière.
On embarque généralement sur le bateau par l’arrière,
et le plancher en teck, ça ne laisse pas indifférent. Les
détails non plus. Cet espèce de petit téléphone
caché dans son logement, c’est une douchette. Sur le pont,
le gros bloc arrondi sur tribord attire l’œil. En ouvrant
le capot sur le dessus, on découvre un petit lavabo, pour se laver
les mains avant de passer à table (salon extérieur sur
la droite,
avec banquette 6 personnes en simili blanc) ou pour rincer les fruits.
En ouvrant la partie basse du bloc, on a accès à un
petit frigo (avec bac à glaçons) absolument idéal
pour le rosé au frais ou l’apéritif. On peut aussi
y stocker fruits, desserts, salades, etc…
Le tableau de bord façon bois précieux est la réplique
de celui situé en bas, quelques cadrans en moins. Devant la barre,
un socle et la connexion pour un GPS, ce qui peut s’avérer
pratique lors de la traversée de lacs pour trouver le canal de
sortie. A condition d’avoir les coordonnées, bien évidemment.
Le gros dôme blanc, sur le toit du carré, abrite l’antenne satellite.
A l’intérieur, une moquette beige recouvre tout le bateau.
L’espace est énorme, on se croirait dans un loft. Bon, j’en
rajoute un peu, peut-être, mais sincèrement, pour un bateau
destiné à remonter de petits canaux, c’est impressionnant.
La largeur extérieure (3,84m) est assez classique mais comme les
passavants sont réduits au minimum, on gagne de la place, et l’impression
ressentie à l’intérieur est très significative.
On est au large, à l’aise. Tout donne une impression d’espace, à commencer
par l’énorme toit ouvrant qui éclaire le salon.
Une
banquette, sur laquelle on tient aisément à six, est
recouverte d’un tissu ocre façon suédine. On s’y
enfonce voluptueusement. Délicate attention, les vitres sont fumées à l’extérieur,
histoire de conserver un minimum d’intimité, et de limiter
les effets du soleil. En ouvrant un cabinet au pied de l’escalier,
on découvre un écran LCD. Il est relié à l’antenne
satellite et à un autoradio un peu spécial qui lit les
CD en audio et les DVD sur l’écran. On peut basculer le
son vers le pont supérieur, et c’est quelquefois un réel
plaisir de faire un bout de parcours avec sa musique préférée.
N’oubliez quand même pas de baisser le son lorsque que vous
n’êtes pas tout seul, ou à une écluse…
Le
poste de pilotage intérieur est placé dans la même
pièce. Tout se contrôle d’ici. Toute une série
de témoins sur le tableau de bord permettent de surveiller la
bonne marche du bateau, et on peut basculer les commandes vers le pont
supérieur. Attention, il est impératif d’être
au point mort pour effectuer l’opération.
Grâce aux convertisseurs 12v/220v, on peut utiliser la cafetière
du bord, regarder la télé en rase campagne, ou encore brancher
son ordinateur portable lors d’une halte sauvage.
La
cuisine est située en contrebas du poste de pilotage, à portée
de plat de la table. Tout est rangé ici dans des éléments
design et des étagères en bois verni. Sur la cloison, une
batterie de couteaux de cuisine (c’est vrai qu’il vous vient
des envies de
petits plats, dans un environnement pareil), les accessoires indispensables
comme les spatules, fouets, et même un allume-gaz.
Pourquoi un allume gaz alors qu’il y a un bouton d’allumage électrique
pour le four et les plaques ? Parce qu’on ne sait jamais :
on pourrait se retrouver en même temps en panne d’allumettes
et d’électricité. Avouez que ce serait dommage de
ne pas avoir d’œufs au plat au petit déjeuner…
Je passe sur le frigo (un vrai), le four, le minuteur, les pots pour
tout ranger, les deux thermos (thé et café), la cafetière,
les saladiers anti-dérapant, et j’en oublie sûrement.
La pièce, très lumineuse grâce aux hublots de coque,
s’éclaire la nuit grâce à des spots indépendants.
Lorsqu’on est perdu au fin fond de la nature, ancré avec
délice sur les eaux-miroir d’un lac, entouré de forêt
et d’oiseaux, cette cuisine-là vous donnerait des envies
de robinson…
Les
lits de la cabine avant sont disposés en V, et reliés
par un triangle amovible. Il en résulte un couchage immense et
douillet. Tous les matelas du bateau sont extrêmement confortables,
suffisamment fermes pour un sommeil de loir. Chacun dispose d’un
spot individuel, et le chauffage se règle individuellement pour
chaque pièce du bateau. La cabine de douche, avec WC électriques à dépression,
respecte le ton luxueux du bateau. Une grande tablette permet de stocker
les divers accessoires, et un placard étanche sous le lavabo accueille
ce qui ne doit pas être mouillé. Le radiateur, en acier
chromé, fait également office de sèche serviette.
Les douches arrière sont, elles, équipées d’un
grand pare-douche transparent.
Dans
les deux cabines arrières, les deux banquettes de 80cm se
rejoignent pour former un lit double de belle envergure. Chacun dispose
de son côté d’un petit spot de lecture qui ne gène
pas le voisin. Tous les draps sont fournis, à l’avant comme à l’arrière,
ainsi que les serviettes de toilette, moelleuses et douces à souhait,
et les torchons de la cuisine.
L’Europa
se manœuvre avec aisance et sans à-coups.
Sa carène en V lui procure une navigation lisse et agréable.
Il aplatit la vague comme une repasseuse son linge, doucement mais sûrement.
Le propulseur d’étrave hydraulique est sans limitation de
puissance, c’est à dire qu’on peut l’utiliser
de façon continue, même en utilisant le moteur. Grâce à lui,
en jouant avec la manette des gaz, il est possible d’effectuer
un demi-tour sur place, bien pratique dans un port ou dans un canal étroit.
Les « créneaux » dans les ports deviennent
une véritable partie de plaisir, particulièrement lorsque
toute une population vous regarde d’un œil goguenard. Vous
savez sûrement de quoi je parle…
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