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D'Agen à Montauban par le canal de la Garonne JF Macaigne


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Castelsarrasin
A un gros kilomètre de la sortie de Moissac, l’écluse du Cacor nous accueille avec deux saules immenses de chaque côté du bassin. On se faufile dessous, à l’ombre, puis la bassinée terminée, le franchissement du pont-canal du Cacor, construit sous Louis-Philippe au-dessus du Tarn, commence. La vue est magnifique, notamment vers l’aval, mais celui qui tient la barre veillera à s’intéresser plus à son cap, car la largeur n’est pas excessive.
Après un peu plus de 2 heures de navigation, on atteint Castelsarrasin, ville natale de Pierre Perret. Le nom de ville doit probablement son origine au fait qu’il existait jadis un château construit à la mode sarrasine, mais aucune occupation arabe ne semble avoir jamais avoir marqué l’histoire de la ville. Comme quoi…
Nous avons préféré pour cette croisière visiter Castelsarrasin au retour de Montauban, ce qui nous a permis de profiter du marché du jeudi, véritable rendez-vous de la région, où l’on se rencontre, échange, papote, achète les plantes du jardin, et bien sûr, remplit le réfrigérateur… Mais puisque Castelsarrasin est chronologiquement avant Montauban sur la route, voyons de plus près cette ville attachante.
L’Histoire de la ville est marquée par la guerre contre les Anglais jusqu’à la fin du XIIe, par la croisade contre les Albigeois, puis par la seconde croisade des Pastoureaux, où des milliers de juifs seront exterminés, aux XIVe et XVe par des inondations, la peste et la Guerre de Cent ans, puis au XVIe par les guerres de religion.
Fin XVIIe nait Antoine Laumet. En arrivant à l’âge de 25 ans en Amérique, l’aventurier adopte le nom de Lamothe-Cadillac, et fonde le Fort Pontchartrain. Celui-ci deviendra plus connu sous le nom de Detroit, haut-lieu de l’industrie automobile américaine et de la musique soul. Lamothe-Cadillac revient en 1723 à Castelsarrasin où il devient Gouverneur. Son nom fut donné à la célèbre marque à la suite de la commémoration du bicentenaire de la fondation de Detroit. En vertu de quoi tous les deux ans, Castelsarrasin se voit envahir par les fameuses voitures de luxe.
En remontant la rue de la République, on arrive à l’église St Sauveur, toute en briques roses, avec son clocher octogonal marqué d’une tour d’angle solitaire. L’église originale datait de 961, mais fut reconstruite en 1254 et fut l’un des rares édifices religieux à être épargné pendant les guerres de religion de la fin du XVIe siècle. C’est une église trapue, et c’est bien évidemment la tour qui impressionne, mais à l’intérieur, les amateurs de belles orgues découvriront avec bonheur ce superbe buffet du XVIIe siècle, qui proviendrait de l’abbaye cistercienne de Belleperche *, à quelques kilomètres de là (par la D12) sur la Garonne. L’instrument a été entièrement reconstruit par le facteur Paul Chazelle, et inauguré en 1864.
A l’autre bout de la rue Paul Descazeaux, l’église St Jean date de 1216 et fut construite par les Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, les grands rivaux des Templiers. Elle fut reconstruite en partie en 1515. Sur la place de la Liberté, devant la Mairie, les premières phrases de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen sont gravées sur les pavés. Et dans le centre ville, les rues ont presque toutes gardé les noms qu’elles avaient à la Révolution. C’est ainsi que l’on croise une rue de la Discrétion, face à la rue de la Sagesse, plus loin on découvre une place de la Raison, une rue de la Tempérance, une rue de la Prudence, ainsi qu’une rue de la Montagne. Toute une époque…
Le port Jacques Yves Cousteau est sans conteste le plus vaste de ce parcours. Il est aussi extrêmement fréquenté. Un conseil, réservez (05 63 32 01 39), c’est plus sûr. On y trouve évidemment tout ce qu’il faut à un plaisancier pour être heureux, mais, cerise sur le gâteau, la capitainerie est également le siège de l’Office du Tourisme. A la sortie du port, vers Montech, vous passerez sous une élégante passerelle verte dont le tablier fut réalisé en 1889.


*A 4,5km environ. Un coup de vélo. L’abbaye fait l’objet d’un chantier de restauration spectaculaire. On visite gratuitement, ainsi que le Musée des Arts de la Table, magnifique, dans les bâtiments de l’Abbaye.
     
Texte & photos : © JF Macaigne
 
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