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Montech et le canal de Montech
Après Castelsarrasin, une grande ligne droite à peine courbée vers St Martin mène à Montech (prononcez Montèche). Les ponts succèdent aux ponts, et là bas, tout au bout, on aperçoit les portes de l’écluse d’Escalatens, à un peu plus d’un kilomètre de la pente.
Car, pour un plaisancier, l’attraction principale de Montech est sans conteste la pente d’eau. Imaginez une paire d’autorails bleus montés sur des pneus gigantesques et reliés par une paire de poutrelles métalliques auxquelles serait attachée une pelle colossale, étanchéifiée par des rouleaux en caoutchouc. Cette dernière s’abaisse et obstrue un canal bordé de béton. Les motrices poussent l’eau devant elles, et s’appuyant sur un rail de béton central à la manière d’un monorail. Il n’y a plus qu’à remonter, avec le bateau à l’intérieur, arrimé à de gros boudins sur l’arrière. Dit ainsi, cela paraît simple, mais de près, c’est beaucoup plus impressionnant.
Claudette Rentière, la dernière conductrice en titre de l’engin, nous a gentiment montré le monstre sur pneus, et expliqué le fonctionnement, avec des regrets dans la voix. On parle de remettre la pente en service, mais plus le temps passe, moins elle y croit. Et pourtant, quelle attraction touristique formidable !
Nous franchissons les cinq écluses que la pente remplaçait, et, à la sortie de la dernière, nous tournons à gauche toute, sous un joli pont en briques roses.
Le canal de Montech ne comporte pas moins de neuf écluses en 10 kilomètres, mais le trajet est plus qu’agréable, à l’ombre des arbres. L’écluse de La Terrasse est un festival de glycines et de lilas, et par moments, le canal se fait intime, entre deux rideaux d’arbres et des berges bordées de roseaux.