De Strà à Padoue.
Pour
quitter cet endroit grandiose, il faut franchir l’écluse
de Strà, qui offre un effet d’optique étonnant. On
a l’impression que l’écluse est sous la maison.
De
fait, le sas est quelques mètres plus loin, mais on passe néanmoins sous la
maison. On traverse ensuite le Fiume Brenta,
le fleuve dérivé,
et on s’engage dans le canal Piovego. Dans cette longue portion
rectiligne, pas trop de joies architecturales, si ce n’est la magnifique
Villa Giovanelli, construite fin XVIIe par Antonio Gaspari. Influence
de Palladio, sans nul doute, comme en témoigne cette colonade
en fronton.
On passe de justesse avec la capote relevée sous le Ponte
Graissi, et on entre dans la ville par les remparts du XVIe siècle.
La Porte de Venise, ou Portello, fut construite en 1519 en pierre
d’Istrie. Le pont en brique qui lui fait face pose un dilemme. Ça
passe, ou ça ne passe pas ?
Nous
baissons la capote, enlevons tous ce qui pourrait dépasser,
vélos, etc, nous nous dirigeons vers l’arche indiquée
par la flèche (pas la plus haute), et, à toute petite petite
allure, nous… passons dessous avec un gros « ouf » de
soulagement. On se croirait à Amsterdam. Il n'y a rien
de trop. La ville nous est offerte, si d’autres obstacles ne se
présentent pas. Quelques centaines de mètres plus loin,
nous accostons à côté des Portes Contarine,
construites en 1526 selon un modèle de Léonard de Vinci.
L’écluse qui existait là fut bâtie selon un
projet de Galilée. Plus moderne, un mémorial aux victimes
du World Trade Center. L’endroit sert d’amarrage à la Padovanella de
Gianpaolo, qui promène les touristes autour des vestiges historiques
de la ville. Nous croiserons plusieurs fois Gianpaolo les jours suivants
sur d’autres bateaux, y compris un vaporetto à Venise,
avec force bonjours et mouvements de bras. Il faut dire qu’après
nous avoir fait profiter des ses lumières en matière de
robinets padovans, nous avions poursuivi la conversation un bon moment
sur les bateaux de la région, et qu’il en connaît
un rayon sur la question !
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