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Ballade sur le Canal de Nantes à Brest JF Macaigne


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Redon - Rieux - Le Canal - Blain - L'Erdre - Nantes

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Cap sur le canal
En quittant Rieux, il faut remonter la Vilaine, revenir sur quelques centaines de mètres puis tourner à droite en épingle à cheveux et s’engager dans la petite écluse des Bellions, vestibule du canal de Nantes à Brest de côté-ci de Redon. La porte aval est assez particulière : elle ne se trouve qu’à quelques centimètres de la surface de l’eau, s’enfonce ou se relève suivant qu’on l’ouvre ou qu’on la ferme, et vient se placer à l’horizontale sur le fond en position ouverte.
Ce sont tout d’abord de longues lignes droites entre boqueteaux d’un côté et chemin de halage de l’autre. Ce parcours est magnifique. Il surplombe légèrement le canal le plus souvent, est entretenu avec soin et permet le dimanche de faire de grandes balades revigorantes, accompagné par le chant des merles.

Les hérons semblent apprécier l’endroit. J’en ai rarement vu autant sur un trajet aussi court. A chaque fois c’est l’émerveillement : un bruissement d’ailes grises et blanches et le maître des berges s’élève au dessus de l’eau, puis file vers les arbres se réfugier. Le cadre est véritablement bucolique et paisible. Soudain, une ride fend l’eau. C’est un ragondin qui laisse entrevoir sa fourrure mouillée.
Un peu avant Guenrouet,  le canal s’élargit et reprend un visage de rivière. Au vu des multiples cercles qui s’élargissent à la surface de l’eau, l’endroit a l’air poissonneux.
En fait, plus on se rapproche des petits villages qui jalonnent le trajet, plus les pêcheurs sont nombreux. Nous ralentissons et tentons une approche originale : « ça mord ? ». La réponse est invariable : « un petit peu…. ». Ou encore pas de réponse du tout. Malgré nos efforts pour passer devant eux le plus lentement possible, nous dérangeons. Je suis même passé au point mort, à l’allure d’un escargot somnolant, devant un type en chemise de bûcheron qui me faisait de grands signes du plat de la main pour que je ralentisse encore. La prochaine fois, c’est promis, je m’arrête complètement devant lui et j’attend. Quand il me fera signe de partir, je dirai : « chut ! »

Nous déjeunons à Guenrouet, face au petit port dans lequel nous nous amarrerons au retour. Le village est charmant et vaut bien une petite balade digestive, surtout si vous allez visiter la cidrerie Kérisac, où vous apprendrez les cinq variétés de pommes à cidre, et la manière d’en tirer le meilleur.
Nous repartons dans un canal tourmenté, qui serpente entre les prés et les boqueteaux. La surface de l’eau est totalement plate. Pas une ride ne vient la troubler. Les racines s’entrelacent, se chevauchent, et quelques branches tombées à l’eau créent des figures géométriques parfaites.
Au retour, nous passerons la nuit vers le pk 60, au milieu d’une colonie de ragondins très occupés et assez peu farouches. Un moment rare… Pour le moment, nous continuons dans un paysage en fête. La nature se pare de ses couleurs printanières et nous en profitons largement. Nous stoppons vers 19 heures : c’est la fermeture des écluses et l’heure de l’apéritif. Nous plantons les piquets, et admirons un coucher de soleil que seuls ceux qui couchent loin des villes connaissent. Personne autour, les oiseaux se taisent, le calme revient… je ne connais pas de meilleures nuits que celles-là.

     
Texte & photos : JF Macaigne
 
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