Le lendemain, devant l’écluse
de La Haie, nous avons rencontré Jean-Yves
et son sourire, son bateau blanc, ses chiens et son chat. Il vit sur
le canal, seul, avec un poêle à charbon l’hiver, alors,
vous pensez bien qu’il a quelques histoires à raconter… L’un
de ses chiens, le plus petit, saute à des hauteurs incroyables. « Je
leur lançais des biscuits. Alors elle a compris qu’il fallait
sauter plus haut que l’autre si elle voulait attraper le gâteau
avant le berger allemand ! ». Qu’est-ce qu’on
ne ferait pas pour un palet breton… Si vous le voyez, arrêtez-vous
quelques minutes, et profitez en. Et surtout faites lui nos amitiés.
Le canal s’achève dans l’Erdre et l’Erdre à Nantes.
Après l’écluse de Quiheix, l’arrivée
dans l’Erdre est impressionnante. On croirait arriver à la
mer. Enfin, presque. Tout devient d’un coup large, espacé,
aéré. Et lorsque l’Erdre traverse le lac de Mazerolles,
c’est comme si on s’embarquait pour un long voyage dans le
bleu. Sur les rives se succèdent de petits châteaux construits
par les riches commerçants nantais aux XVIIIe et XIXe siècles.
Il était alors de bon ton d’avoir une demeure qui impose
le respect, pour se faire bien voir dans la société huppée.
Les grosses voitures anglaises et allemandes n’existaient pas, à l’époque.
C’est ainsi que vous longerez les châteaux de la Guillonière,
de la Châtaignerie, de Bel Air, du Grand Nay, de la Papinière,
de la Couronnerie, de la Poterie, de la Desnerie, et le plus beau, bâti
au XVe par Jean de Lespervier, grand veneur du duc François II,
et remanié en 1880.
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Après cette succession de merveilles, un peu étourdis,
nous amarrons à Nantes, Ile de Versailles, où se trouve
le port et la Capitainerie, où l’on reçoit à bras
ouverts. La première nuit est gratuite, et les deux euros qu’on
demande pour l’eau et l’électricité sont comme
un bouquet de fleur. N’hésitez pas à y passer un
moment, vous y glanerez une foule de renseignements les plus divers.
Juste derrière, il y a un jardin japonais romantique et fleuri,
où les jeunes filles et les amoureux viennent croquer un sandwich à midi
au soleil. Derrière aussi il y a le tramway (arrêt St Mihiel),
qui emmène vers le centre (arrêt Commerce) et les multiples
ballades qu’offre cette ville merveilleuse. Tout décrire
serait vain. Laissez vous porter, voyagez dans Nantes, imaginez, à l’instar
de Jules vernes, l’enfant du pays.
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