Ballade sur le Canal de Nantes à Brest JF Macaigne

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Nantes a certainement beaucoup perdu de sa superbe depuis le XVIIIe siècle, mais pas de son charme, ni de son agrément. Flâner en vieille, autour de la forteresse des ducs de Bretagne est un plaisir qui conjugue l’histoire et la gastronomie. Concernant cette dernière les crêperies sont évidemment à l’honneur mais on trouve aussi de succulentes petites haltes, comme Chez Maman (rue de la Juiverie dans le quartier Sainte-Croix). Dans ce restaurant, la brocante est conjuguée avec la cuisine. Tout ce que vous voyez, de la décoration aux assiettes, est à vendre… Tout autour, les vieilles maisons XVe et XVIe siècle abondent et comme le quartier est (presque) piétonnier on peut lever le nez sans trop de danger.
Le château se visite jusqu’à 18 heures, et fait rêver les petits garçons aux chevaliers du temps jadis. On pénètre par un splendide pont-levis au-dessus des douves remises en eaux et toujours inquiétantes. L’intérieur du château est un véritable voyage dans le temps, depuis le duc François II, père d’Anne de Bretagne, jusqu’au XVIII siècle.

Un autre voyage est celui des machines que l’on croirait tout droit sorties de l’imagination de Jules Verne ou de Léonard de Vinci qui aurait certainement aimé tutoyer Jules. Il a lieu Ile Beaulieu face à la station du tramway Chantiers Navals, de l’autre côté du pont Anne de Bretagne. Vous pourrez visiter les « Machines », merveilles de mécanique et de créativité : le calamar géant, le crabe géant, le bateau tempête ainsi que la star incontestée : l’éléphant. On peut monter dedans et pendant 2 heures, il promène son monde autour de l’Ile au rythme lent de son pas monstrueux. Il est gigantesque, terrifiant et incroyablement attendrissant. D’ailleurs, les enfants lui font une haie d’honneur.

Les voûtes de la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul culminent à 37,50 mètres, plus haut que celles de Notre-Dame de Paris. Elle a repris une blancheur virginale récemment, abrite le tombeau de François II et, dans la crypte du XIXe siècle,  un petit musée qui retrace l’histoire de l’édifice. Dans la crypte du XIe siècle, la plus ancienne, vous pourrez admirer le trésor de la cathédrale. Ne manquez pas un coup d’œil à la seule tour restante des anciennes usines LU. Elle le vaut largement. En dessous, le Lieu Unique a remplacé la biscuiterie par un espace de rencontres artistique convivial, avec bar, restaurant, boutique et salles de spectacles.

Un autre lieu magique est le Passage Pommeraye*, du XIXe siècle, dont les statues allégoriques néo-classiques ponctuent les trois étages de boutiques qui ont perdu leurs charmes, exception faite cependant de la confiserie du rez-de-chaussée, petite merveille de chocolaterie à l’entrée de la galerie. Il faut dire que plus aucun des magasins qui ont fait la gloire de la galerie n’est plus là. Le cinéaste Jacques Demy continue cependant à adorer par delà le temps , et il faut reconnaître qu’il a du goût : l’endroit est somptueux pour celui qui sait ouvrir les yeux. Asseyez-vous quelque part et laissez vous envahir. Vous verrez, ça marche encore.

Le long des anciens quais, admirez les balcons en fer forgé, les cariatides et les sculptures qui égaient la rigidité austère des demeures des armateurs nantais de jadis. Les décorations tournent toujours autour de thèmes marins :  Neptune, les vents, les sirènes et bien sûr les compas, les globes terrestres et les ancres multiples. De quoi rappeler à celui qui ne s’en souviendrait pas que Nantes fut l’un des tout premier port du monde. Pour nous il est aussi la fin du voyage.

*Mandiargues avait déclaré que c’était « un lieu transitoire qui pouvait générer de l’étrange, comme un envers de la ville »

     
Texte & photos : JF Macaigne
 
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