VANDENESSE/CHÂTEAUNEUF

A partir de la sortie du tunnel, nous sommes avalants, car nous redescendons vers la vallée de l’Ouche et Dijon. Une équipe nous prend en charge et nous accompagne sur notre parcours jusqu’à Vandenesse-en-Auxois, où nous voulons nous arrêter ce soir. Le paysage est assez riant de ce côté-ci de la montagne, et l’écluse de Grand Pré nous offre une joyeuse collection d’outils anciens, de carrioles et d’instruments agraires. Difficile de s’arrêter, mais les amateurs appécieront…
A Vandenesse, il est prévu à la nuit un feu d’artifice qui nous oblige à descendre un peu plus bas de deux écluses, mais au retour, nous ferons halte dans ce petit village charmant et fleuri. L’intérieur de l’église Notre-Dame de l’Assomption (fin 12e-début 13e) offre quelques statues magnifiques du 15e siècle, et on peut voir dans une chapelle à droite quatre stèles funéraires des 13e et 14e siècle.
Le port est très agréable, et offre toutes les commodités
Au-dessus de nous, la silhouette de la forteresse de Châteauneuf domine le paysage. C’est, au même titre que le château d’Eguilly, l’un des paysages remarquables que l’on voit de l’autoroute A6. Et cela fait un moment que ce château nous nargue, automobilistes frustrés de ne pouvoir nous arrêter, faute de sortie proche, ou de temps pour visiter. Vous pensez bien que nous n’allions pas laisser passer l’occasion…
Vue d’en bas, la pente semble conséquente. Et c’est vrai, lorsqu’on y est, elle est conséquente. Nous avons mis une demi-heure sans nous presser, en prétextant d’admirer le paysage pour pouvoir faire un stop de temps à autre sans paraître hors d’haleine. Entre nous, le paysage est magnifique et spectaculaire. Je l’ai bien regardé, et le plaisir de la grimpette vaut bien celui qu’on a, arrivé en haut. Châteauneuf est un ravissant petit village médiéval, aux vieilles maisons de pierres fleuries. En arrivant, ne manquez pas de passer quelques moments dans la petite église St Philippe et St Jacques, dont la charpente date de 1491, et qui renferme quelques trésors comme cette Vierge à l’oiseau, du 14e, et une dalle funéraire bien étrange dans la chapelle de droite.
Au 12e siècle, le seigneur Jean de Chaudenay, à quelques kilomètres de l’autre côté du canal, fit construire pour son fils ce château magnifique, ce qui donne l’origine du patronyme. Au 15e, Philippe Pot, sénéchal de Bourgogne reçoit le château du duc Philippe le Bon, à la suite de la condamnation au bûcher de Catherine de Châteauneuf en 1457 pour avoir empoisonné son mari.
Pot fait construire une chapelle et modifie le château. Il passe ensuite de famille en famille et la transformation se poursuit au fil des siècles. On le visite aujourd’hui, et c’est aussi un voyage dans le temps, depuis la réplique du tombeau de Philippe Pot (l’original est au Louvre) jusqu’aux pièces de périodes différentes, toutes décorées avec le respect des aménagements d’époque.
Il n’était pas question de manquer le feu d’artifice, tiré dans le port, et grâce à la lampe du bord, nous sommes rentrés sans encombre.