De Lattes à Aigues-Mortes - De Aigues-Mortes à Palavas - De Palavas à Sète - Sète - Etang de Thau - Des Onglous à Béziers - De Béziers à Argens

dscf3370J’ai toujours pensé que le café noir, lorsqu’il fait encore nuit et que les premières lueurs de l’aube pointent à peine, avait un autre goût. Un goût d’aventure, d’exceptionnel… C’est le cas ce matin. Nous sommes harnachés de pied en cap – le thermomètre n’est pas d’un optimisme débordant – et nous ne sommes pas les seuls. Un coup d’œil derrière nous suffit à faire ressortir le rouge flamboyant d’un anorak autrichien. Pour l’instant, pas de vent. Enfin, pas trop… Je me sens dans la peau d’un pêcheur de l’île de Sein… Comme quoi, une bonne imagination, ça aide.
Tous feux allumés, nous quittons ce quai amical, aussitôt suivi par Ayrolle, et, va petit mousse, nous visons ce que nous devinons être la Tourelle Roquerols, qui scintille tout là-bas, en direction de Bouzigues. Au bout d’une vingtaine de minutes, plusieurs constatations s’imposent : nous sommes de fameux navigateurs, et nous visons juste. Nous sommes en plein milieu de l’étang, et pour le moment, l’eau est relativement calme. Nous traçons notre sillon entre gris bleu foncé et gris bleu clair, le long des parcs à huîtres, accompagné d’Ayrolle, dont l’équipage s’est replié à l’intérieur. Il y fait certes meilleur, mais je trouve qu’on voit mieux d’en haut. Tant qu'à faire, autant profiter des grands espaces !

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dscf2864 dscf2867Le ciel rosit, et nous distinguons mieux les agencements des parcs que nous longeons à bonne distance. Une heure et quart plus tard, devant Marseillan, Ayrolle nous salue par quelques coups de klaxon et toute la famille agite les bras. Ils vont visiter la ville de Maître Pierre, le meunier-arlequin du XVIIème siècle, la cité du Noilly-Prat.
Pour nous, la croisière continue. Le phare des Onglous, blanc et rouge, entrée du Canal du Midi, est en vue. C’est un endroit où la prudence est de mise. Il faut viser la droite du phare, même si l’on ne distingue rien à première vue. Ce n’est que dans les derniers mètres que l’on voit la jetée, au ras de l’eau.

dscf2873dscf2874Campignol pénètre à vitesse réduite dans le Canal, par le petit port, derrière un house boat qui nous a coiffé à l’arrivée, et s’est engagé devant nous, gaz à fond. Quelqu’un sort de la maison du port et nous invective. Du pont, je lui explique que nous sommes au plus lent, et que c’est l’autre qui est responsable des vagues qui agitent les voiliers. Il s’excuse, mais le mal est fait. Une langue trop rapide n’est pas signe de sagesse. Pourtant dans un lieu comme ici, la sérénité devrait être de mise.

   
Textes : J-F-Macaigne
Photos : J. Cloarec & J-F Macaigne