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De Fürstenberg à Ketzin via Berlin JF Macaigne


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Pour le dernier jour du voyage, Berlin nous réservait encore des surprises. Après tout, Spandau, c’est encore Berlin. On se demande quelquefois où cette ville s’arrête. Nous avons quitté la marina tard dans la matinée (on ne perd pas les mauvaises habitudes), et avons navigué plein sud, par cette succession de lacs que forme la Havel ici. A gauche, la Tour Grunewald nous surveille. C’est Big Ben en Allemagne, moins les horloges.
Il faut contourner l’île de Schwanenwerder, aux maisons réservées aux happy few… Brad Pitt et Angelina Jolie étaient supposés en acheter une, si l’on croit la rumeur. Quoi qu’il en soit, elles sont magnifiques, immenses, et bien cachées des regards indiscrets. Plus populaire est la plage du Wannsee, l’un des lieux de détente favoris des Berlinois depuis longtemps. Les grands fauteuils d’osier formant cabine rappellent ceux des plages de la mer du Nord. Au fond de l’entonnoir, on passe sous un pont, et on change de monde. Il faut réduire les tours moteurs au minimum, pour ne pas faire de bruit, et ouvrir grand les yeux. Ici se cachent parmi les plus belles maisons de Berlin. C’est Wannsee. A la taille des bateaux amarrés devant, on imagine ce qui peut se dissimuler derrière les arbres. Lorsque ceux-ci le permettent, de grandes maisons aux jardins magnifiques se laissent admirer. C’est ce que nous faisons, à petite vitesse, comme pour une visite d’un Beverly Hills sur l’eau. Il en est de plus modestes, également, mais toutes ont un charme certain, un cachet qui les rendent uniques.
Nous arrivons dans le Glienicker Lake, ultime partie de Berlin avant Potsdam, et dernier des lacs de Berlin après la construction du Mur. Sur notre gauche, une sorte de petit château médiéval : c’est la chaufferie du château de Babelsberg, dans le plus pur style néogothique anglais par Schinkel. Avec les herbes folles qui ont tendance à l’envahir, il ressemble de plus en plus à une ruine en bon état.
En face, c’est autre chose : le pont de Glienicker était celui où l’Est et l’Ouest échangeait les espions, comme Rudolf Abel et Gary Powers – le pilote de l’U2 – un petit matin de février 1962. C’est assurément l’un des ponts les plus célèbres du monde. Comme, sur l’eau, nous sommes libres comme l’air, nous décidons d’y déjeuner, et ô bonheur, il y a même une halte où nous pouvons nous amarrer. « Pique-nique à Glienicker », ça pourrait faire un bon titre de roman d’espionnage… Nous repartons vers 15h30 dans le Jungfernsee, suivi du Weißer see, qui contrairement à son patronyme n’est pas si blanc que ça, direction Ketzin. Le trajet est un peu monotone, et le ciel s’obscurcit derrière nous à la vitesse d’un peintre repeignant un mur. Nous croisons quelques péniches dans le Sacrow-Paretzer Kanal, chargées à ras bord de sable, et soudain, c’est magique, un arc en ciel superbe colore le gris de plus en plus ardoise du ciel. Je n’ai que le temps de faire quelques photos que de grosses gouttes étoilent le pare-brise. Ça ne dure pas, mais c’est très beau !
C’est la fin du voyage. Nous atteignons la base Locaboat de Ketzin avec un peu d’avance sur l’horaire, et comme nous n’arrivons pas à nous faire à l’idée que le voyage est terminé, nous effectuons un tour des petites îles locales très lentement, sans bruit, sans vagues, pour observer la faune qui les peuple. Les couchers de soleil sur Ketzin sont toujours spectaculaires et celui-ci ne déroge pas à la tradition. Les hérons vont se coucher, nous préparons nos valises. Il y a encore des kilomètres d’eau à parcourir en Allemagne, et énormément à découvrir. Je vous tiens au courant, c’est promis.

     
Texte & photos : © JF Macaigne
 
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