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De Scey/Saône à Besançon JF Macaigne


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Scey/Saône et la petite Saône   Gray/Mantoche   Pontailler   Auxonne    Dole    Besançon

A l’origine, nous avions prévu de partir à cinq. Seurre, la Pénichette® 1260R qui nous attendait à la base Locaboat de Scey-sur-Saône, avec sa terrasse arrière bien abritée des ardeurs du soleil de juin, nous avait paru toute indiquée. Trois cabines spacieuses, un carré tout en longueur muni d’un frigidaire presque trop profond et de placards qui sont devenus d’un coup immenses lorsque notre couple d’amis s’est désisté à la dernière minute. Il y a parfois des impératifs qui excusent tout. Nous nous sommes donc retrouvés à trois, surpris de tout cet espace en plus. Heureux néanmoins, cela va sans dire, et, comment dirais-je… au large. Les deux tables du carré étaient de trop. Nous en avons installé une à demeure sur la terrasse arrière, et nous avons gardé celle du salon pour écrire ou travailler sur l’ordinateur.
On quitte toujours à regret ce havre de paix qu’est le petit port de Scey-sur-Saône, où, à la tombée de la nuit, tout s’apaise, la surface de l’eau devient immaculée, et les hirondelles commencent un festin en poussant de grands cris aigus.Juste en face, Les Deux Ports, un restaurant avec terrasse dont jevantais déjà la table lors de notre croisière sur la petite Saône. A cinq minutes à pieds, le village et ses vieilles maisons, et aussi un petit supermarché où l’on trouve de tout, enfin presque.
Le miroir est toujours là le lendemain matin à l’aube, à peine ridé par les cygnes qui viennent participer au petit déjeuner. Il faut cependant larguer les amarres, car une longue route nous attend.
Juste après l’écluse, on entre dans le Tunnel de St Albin, toujours magique dans ses reflets orangés et les échos des cris des enfants qui l’empruntent. C’est ensuite un chemin d’eau à sens unique entre deux murs de pierre, où il est simplement nécessaire de se laisser porter, avec un tout petit peu de moteur et un tantinet de barre à gauche et à droite pour aller dans le bon sens.
Kangoo, l’âne star gris et doux est toujours fidèle au poste à l’écluse de Rupt, et, s’il est d’humeur, il viendra se faire caresser le museau. Les éclusiers ont installé des barrières, car il avait tendance à grossir, avec tout ce pain et ces friandises que les plaisanciers lui offraient. Inutile de préciser que nous le saluons chaleureusement, mais les portes s’ouvrent, et la croisière repart.
Nous passons devant Rupt-sur-Saône, son château, sa vieille tour, son église dont le clocher à dôme, si typiquement comtois, déroule ses chevrons jaunes et orangés. Pour aller flâner dans ses ruelles pentues, amarrez vous sur la berge et marchez jusqu’au village, il en vaut le coup.
La Saône propose ensuite une longue promenade entre prés, champs et bocage. Vous y rencontrerez nombre de portes et d’écluses de garde, qui servent à réguler le débit de la rivière quelque peu capricieuse certains mois d’hiver. Le patronyme Saône lui a été attribué semble-t il par les légionnaires romains qui furent longtemps des acteurs des lieux, en raison d’une source sacrée de Chalon nommée Sauc-Onna. Les portes et écluses de garde, où l’on ne fait que passer, servent beaucoup au plaisancier novice à tester son pilotage. L’idéal est de passer entre les deux bajoyers sans toucher, ne serait-ce que d’un cheveu. Le secret réside dans la lenteur, et l’attention portée à l’ouvrage. Du calme, et tout va bien. C’est facile, il suffit de ne pas y penser.
Vous rencontrerez un autre jeu sur la Saône : la queue de Mickey pour faire fonctionner les écluses automatiques. Que du bonheur si vous vous souvenez des leçons apprises au manège de votre prime enfance. La différence est qu’il faut la tourner et non la tirer. A part ce petit détail, la joie est la même, on gagne (presque) à tous les coups. Cela commence par les feux qui changent de couleur, puis les portes qui s’ouvrent, et vous connaissez le reste… Non ? Essayez, vous allez adorer !
Le château de Ray-sur-Saône surgit sur la droite, ses murs et sa tour formidable dominant la colline. Pour aller visiter, il faut s’amarrer et marcher un peu, en évitant de s’ensabler dans le petit bras de rivière qui part quelques centaines de mètres plus loin, sur la droite.
Peu après, la dérivation de Fèrrières permet de faire en ligne droite ce que d’autres préfèrent effectuer en zigzaguant sur la Saône. Elle mène tout droit à une autre dérivation et à un deuxième tunnel : le souterrain de Savoyeux. Très semblable à celui de St Albin, mais qui se termine par une écluse un peu particulière… Cet ouvrage possède en effet quelques trous dans le bajoyer, par lesquels s’échappent des jets d’eau de différentes longueurs, très jolis à regarder, mais moins agréables à subir lorsqu’on se trouve devant, et que le flux menace de remplir le pont arrière du bateau. Une seule solution : la gaffe. Placez le petit bout rond dans le trou, qui va alors diffuser en pluie. Vous serez alors mouillé de la même façon, mais sans risque de voir se remplir le bateau.
Le soir, nous sommes face à l’île du Carrosse et au coucher de soleil sur les eaux plates de la rivières. Pas un bruit, pas une vague…
     
 
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