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De Scey/Saône à Besançon JF Macaigne


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Le lendemain, moteur de bonne heure, nous passons l’écluse, et soudain… une forêt de tuyaux envahit la vue. C’est un festival d’art moderne, un concerto pour tubulures et réservoirs, un labyrinthe dantesque de tubes de toutes tailles qui s’enchevêtrent, s’interpénètrent, se mélangent les uns aux autres, les uns dans les autres, les uns sur les autres. C’est à la fois fascinant et inquiétant, déroutant dans le magnifique. Cet orgue fou et muet appartient à l’usine Solway, qui produit chimique et plastique. De haut niveau.
L’usine s’éloigne, mais la vision s’attache à la rétine, et a du mal à disparaître.
Nous passons Choisey et quelques belles demeures, en en quelques minutes, nous présentons aux portes de Dôle, sous les remparts de la vieille cité. Le port est au bout, sous la haute silhouette de la tour médiévale de la collégiale. Le quartier des tanneurs a les pieds dans l’eau. Sur ses quais, quelques restaurants agréables, et peut-être une soirée agréable avec un arrière goût vénitien...

Il faut grimper, la vieille ville se mérite, mais en haut, c’est le ravissement. Le quartier est piétonnier ou presque, et les vieilles et jolies maisons abondent. En chemin, ne manquez pas l’Hôtel de Champagney et son allure italienne, rue Granvelle, et jetez aussi un coup d’œil du côté des toits. Ils sont magnifiques. Pénétrez dans la basilique Notre-Dame. Elle a été bâtie de 1509 à 1571, sur les ruines d'une église détruite en 1479, et dotée d’un clocher aux allures de donjon, bâti dans le prolongement du porche. Il paraît qu’en haut, on voit le Mont Blanc par temps clair. Sur les murs, toute une collection d’admirables peintures du XVIIIe, et à l’entrée, un orgue splendide de 1754 signé de Karl-Joseph Riepp.
En sortant, vous rejoindrez la rue de Besançon. L’histoire de Dole y est encore présente, notamment par cette plaque apposée sur une maison, rappelant l’épisode épouvantable du deuxième siège de la ville par Louis XI en 1479 : Les armées du roi de France arrivent à pénétrer dans la ville et y font un épouvantable massacre. Certains habitants se réfugient alors dans des caves, dont celle-ci, et refusent d’en sortir. « Comtois, rends-toi ! » adjurent les Français. « Nenni, ma foi » répondent les Dolois. Ils font « un feu si vif qu’on ne put les en déloger ». C’est la raison pour laquelle on la nomma « cave d’enfer ». Le roi, impressionné par la résistance des derniers défenseurs, ordonna « qu’on les laissent pour graine »… La ville ne reprendra son essor que lorsqu’Anne de France, la fille de Louis XI et Régente de son frère le futur Charles VIII, autorisera sa reconstruction. Quatorze ans plus tard, c’est le traité de Senlis, la Franche-Comté revient à l’empereur Maximilien 1er, et la ville retrouve la prospérité.
Remontez la rue jusqu’à la place Jules Grevy, tournez à droite dans les jardins du Cours Saint-Maurice, et admirez la ville, le canal, et le Doubs, plus loin, à vos pieds. Puis redescendez. En chemin, vous verrez la maison natale de Pasteur, ainsi que quelques belles maisons. Le port est d’une tranquillité remarquable, une qualité appréciable.
     
 
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