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De Scey/Saône à Besançon JF Macaigne


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Le double champignon vert de deux châteaux d’eau annonce Auxonne, célèbre chez les bateliers pour son barrage à aiguilles. Il sera prochainement remplacé par un ouvrage plus moderne et moins dangereux pour ceux qui l’entretiennent. Ici, à l’ombre de l’église Notre-Dame, un jeune homme de dix-neuf ans vint vivre en tant que lieutenant d’artillerie et y resta trois ans. Il se nommait encore Bonaparte. Nous étions en juin 1788, un an avant la Révolution… Sa statue, place d’Armes, nous le montre tel qu’il était au pont d’Arcole, sous les yeux d’un ange, tout là-haut, au faîte de l’église. A quelques pas, les grosses poutres de l’arsenal d’artillerie déroulent toujours leur toit de tuiles plates à lucarnes tout du long de l’ancienne cour pavée de la caserne, et dans les rues, des militaires flânent ou se hâtent. Les treillis camouflés ont remplacé les uniformes chamarrés des débuts de la République, mais la tradition demeure. Auxonne est belle, historique et singulière, et ce n’est pas son clocher vrillé qui dira le contraire (environ une centaine en France seulement). On redescend vers la Saône par le vieux château et sa tour ronde, que Louis XI fit construire pour surveiller les Bourguignons tous proches. Le long du quai, les remparts de la forteresse du XVIe siècle et ses échauguettes gardent encore les rives de la rivière.

Au retour de notre balade, nous avons eu la surprise d’un pêcheur venu installer sa gaule juste devant la terrasse arrière de la Pénichette. Nous sommes passés à table sans que cela ne le perturbe le moins du monde. L’homme est resté à moins d’un mètre de notre table à nous regarder manger sans la moindre vergogne, alors que le ponton était par ailleurs totalement vide. La canne sifflait tout près, les asticots grouillaient dans les seaux du petit homme chauve et bedonnant qui est resté à transpirer sous le soleil jusqu’à en devenir écarlate. Lorsqu’il est enfin parti, nous en étions au dessert, et passablement énervés. Il n’a rien pris. J’en étais ravi. Renseignement pris, l’individu est un habitué de la chose. Le nouveau port lui changera peut-être les idées…
A deux heures de là en aval, il faut ouvrir l’œil si l’on ne veut pas manquer l’entrée du Canal du Rhône au Rhin qui nous emmènera jusqu’à Dôle et Besançon. Le Doubs se déverse plus bas dans la Saône, mais nous ne le rejoindrons qu’un peu avant Dôle.
A l’écluse, on obtient contre un reçu une superbe zapette grise à écran digital qui n’est pas d’une efficacité absolue et fait preuve d’un caractère capricieux, mais qui permet de déclencher à distance les portes des écluses sur le trajet. A toute petite distance, s’entend.
La jeune et charmante éclusière de l’écluse suivante (Laperrière) nous signale qu’il est trop tard pour espérer être à Dôle ce soir, et nous engage à trouver rapidement un endroit pour passer la nuit, sous peine d’arriver dans une zone industrielle un peu plus loin.
Nous entamons donc notre début de remontée vers Dôle par un petit bief charmant et verdoyant, qui serpente le plus paisiblement du monde entre deux rideaux d’arbres, puis bivouaquons sagement avant l’écluse d’Abergement, au calme et près des champs.
     
 
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