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De Scey/Saône à Besançon JF Macaigne


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Scey/Saône et la petite Saône   Gray/Mantoche   Pontailler   Auxonne    Dole    Besançon

Depuis Dole, comptez deux jours pour atteindre Besançon. Nous sortons de Dole sous une voûte de platanes qui rappellent furieusement le canal du Midi, et nous avançons, à côté du Doubs, qui s’éloigne et revient sporadiquement. Nous passons le clocher à bulbe de l’église de Baverans, partagée à parts égales avec la commune voisine de Brévans, et à Rochefort-sur-Nenon, le mariage est consommé : après une porte de garde, nous rejoignons le lit de la rivière, bien plus large que le canal. C’est ensuite une succession de longs biefs partagés entre canal et rivière. Juste avant l’écluse de Ranchot, canal et rivière ne sont séparés que par un petit muret qui dépasse à peine, ce qui procure une impression étrange, comme de naviguer dans un couloir. Le paysage est vert et changeant : de petites falaises, quelquefois surplombées par des demeures aux toits pointus succèdent à des barrages à fleur d’eau, et nous arrivons au souterrain de Thoraise. Ce qui étonne tout d’abord est la succession de tubes chromés tordus qui semblent sortir de terre pour y rentrer un peu plus loin. Mon imagination doit être trop influencée par les séries télé, mais je pense immédiatement à des échappement de chauffage ou d’aération d’une cité souterraine cachée. Qu’y a-t il ici ? Pas le temps de se poser trop la question : le feu passe au vert, et nous entrons dans le tunnel. La douche qui se dessine devant l’étrave me fait me féliciter d’avoir choisi une Pénichette Terrasse. Si j’avais piloté depuis le pont, la carte était prête à être trempée.
Doubs
Doubs
C’était un leurre ! Le rideau d’eau s’est arrêté dès que nous nous sommes approchés. Enfin, presque arrêté… il reste toujours quelques gouttes résiduelles dans ce genre de situation, souvenez-vous de votre douche matinale lorsque vous fermez le robinet… Sous la voûte, de petites lumières font comme un ciel étoilé, puis au centre, des miroirs réfléchissent les remous de l’onde du dessous. Nous sommes à l’intérieur d’une œuvre d’art (moderne). En fin d’ouvrage, la douche recommence, comme le rideau qui se referme après le spectacle. Comme je suis d’un naturel curieux, j’ai cherché le prix d’une telle réalisation. L’œuvre se nomme Monsieur Canal, et a coûté 995 000 €. Je me demande combien de fois je pourrais essayer tous les manèges de Disneyland pour ce prix là…
La vallée du Doubs s’élargit, entre deux petites montagnes. A quelques mètres de la coque, un héron trop affairé pour s’envoler nous observe du coin de son œil jaune, et là-haut, la silhouette solitaire des ruines du château de Montferrand nous regarde passer. Nous continuons notre avancée dans le sublime, et soudain, face à nous, un mur formidable couronne la montagne. C’est le début de la citadelle de Besançon, qui surveille de son échauguette solitaire cette vallée et l’autre, celle qui part vers Montbéliard, Belfort et Mulhouse.
Si vous désirez allez au plus vite et rallier la base Locaboat, tournez maintenant sur votre droite, et prendre le souterrain de Tarragnoz, fort pratique au demeurant pour passer d’une vallée à l’autre. A sa sortie, à gauche toute, un pont, et vous y êtes ! Vous pouvez aussi boucler la boucle de Besançon : un joli nœud de rivière, presque une ronde. C’est ce que nous avons fait. On évite le souterrain, et on longe les murs de la forteresse d’en bas. Les murs de la ville proprement dite.
Nous passons de petits fortins carrés près desquels les enfants se baignent, puis une sorte de gros zeppelin brillant découpé en tranche (le centre d’affaires de la City), le pont Carnot et ses amoureux. C’est ensuite les maisons XVIIe du quai Vauban, alignées comme à la parade, puis Le Minotaure, la sculpture ultra moderne de Jens Boettcher, dont la silhouette de fer étrange accueille les plaisanciers à l’île Saint-Pierre. Sur l’autre rive, la tour de la Pelote, massive construction ronde qui date de Charles Quint, et dont le nom provient du propriétaire du champs sur lequel elle fut construite : Pierre Pillot. On passe à droite du Minotaure, et voilà le petit port St Paul, qui se termine en écluse. Une écluse toute neuve, en l’occurrence, puisqu’elle a été rénovée en 2009. De l’autre côté, voilà le tout nouveau port de la Cité des Arts et de la Culture, où s’est installé la base Locaboat. Il ne reste plus qu’à s’amarrer, et à partir à la découverte de la ville.

Une ville qui foisonne de charmes. Si une visite à la citadelle s’impose, d’où l’on a une vue imprenable sur la ville, la boucle et le Doubs, il faut également flâner dans les rues, s’étourdir Place de la Révolution, que tout le monde ici continue à nommer Place du Marché, et qui ressemble à une place de théâtre italien triangulaire et surdimensionnée. Par l’un des passages sous les maisons du côté de la rue des Boucheries, on rejoint le quai Vauban et la rivière. Dans un autre quartier, la Place Granvelle propose aux amoureux des moments tendres un petit kiosque adorable sous les arbres, idéalement placé près d’un bistrot accueillant. Tout autour, les pigeons roucoulent, s’abreuvent à une fontaine Wallace, les enfants jouent dans ce carré un peu à part, ceinturé par des immeubles magnifiques et un bijou Renaissance : le Palais Granvelle, où est installé le Musée du temps. Prenez-le, justement. La ville natale de Victor Hugo et des frères Lumière a encore de multiples attraits. Finalement, les vacances, c’est trop court…
     
 
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