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En route vers Pontailler, la Saône flâne, s’élargit, et se balade dans les bois. Le Bois de Charmois, pour être précis. C’est le domaine des pêcheurs, et le dimanche, attention aux vagues ! Les autres jours aussi, d’ailleurs. Ça n’est pas parce que les cours d’eau sont plus larges qu’il faut se croire obligé de montrer que son bateau va plus vite que les autres. Quelle importance ? Il y en a certains qui sont pressés d’arriver, alors que la campagne est si belle…
Pontailler se déguste comme une gourmandise. C’est une petite ville qui sent bon la France telle qu’on l’aime, calme et vivante à la fois. Chanteclerc règne sur le monument aux morts, aussi fier que du temps du Roman de Renart. Au marché du samedi, le marchand de pendules et sa camionnette nous rappelle qu’ici, on est presque encore dans le Jura, même si l’on se trouve en Bourgogne, à une trentaine de kilomètres de Dijon seulement. Un bras de la Vieille Saône a créé comme un petit lac doux aux yeux, au delà du pont un toit magnifique en tuiles vernissées tire l’œil, et s’il vous vient comme une petite faim, essayez donc un jambon persillé, un poisson ou une cuisse de grenouille aux Marronniers, sur la placette ombragée près du port… Un port calme et accueillant, où Seurre s’amarrera deux fois. A l’aller, et aussi au retour. Quand on aime, on ne compte pas !

La descente vers le Doubs continue à travers bois, même si ce sont pas les mêmes, jusqu’au double clocher de Lamarche-sur-Saône. Les hérons se moquent royalement de nous et continuent leurs petites affaires, et les quelques péniches que nous croisons remontent vers la Lorraine, chargées à ras bord.