Ce matin, nous nous sommes réveillés tôt. Suffisamment pour faire quelques courses en ville et ne manquer de rien pendant notre périple, et nous voici de retour au bateau avant midi, heure à laquelle il faut impérativement quitter Sixhaven, sous peine de payer une autre nuit de port. Comme un hôtel, en quelque sorte…
Nous remontons le Nordzeekanaal pendant quelques minutes, au milieu des grandes péniches, des remorqueurs et des pétroliers. Nous dépassons la zone portuaire, ses usines et ses éoliennes immenses, grands épouvantails blancs qui brassent l’air sans bruit aucun, avions bizarres sans ailes montés sur pilotis, et nous voici dans le Zaan, qui doit nous mener à notre première étape, « Zaanse Schans », face à Zaanstadt.
Première écluse. Il n’y en aura pas d’autres avant longtemps. Un carillon sonne « ce n’est qu’un au revoir ». Heureux présage !
Avant de continuer, un petit mot sur le passage des écluses et des ponts en Hollande. Les écluses, comme en France, sont toujours payantes. On règle l’affaire avec l’éclusier et le tour est joué. Pour les ponts, et Dieu sait s’il y en a, la coutume veut que l’on dépose une petite obole (de 20 à 50 centimes d’euro) dans un sabot de bois. Celui-ci est suspendu à une ficelle attachée à une canne, que manie le responsable du pont. Il faut bien viser, car le bateau est en mouvement, et cela rappelle les manèges de jadis, lorsqu’il fallait viser des anneaux avec un bâton. Cinq anneaux et c’était un tour gratuit…

Quelques sabots plus tard, donc, nous nous amarrons à la base de Oderlingue, un hâvre tranquille qui sent bon le chocolat, l’usine de cacao située sur l’autre rive nous offrant ses effluves. Les enfants sont ravis…
Nous allons jeter un coup d’œil à Zaanse Schans, avant la vraie visite prévue pour demain matin.
C’est un adorable petit village du XVIIème et XVIIIème siècle. Une redoute érigée là en 1574 pendant la Guerre de 80 ans contre les espagnols lui a donné son nom. Toute une communauté fait vivre ce village hors du temps.
Mais il est presque 18 heures, et le village est fermé au public depuis bientôt une heure. Nous repartons donc à notre base, distante de quelques centaines de mètres, et nous nous préparons pour le dîner…

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