Au petit matin, réveil par le chant des oiseaux, douche et petit-déjeuner,
et de nouveau, le moteur repart au premier tour de clef. Pas de souci.
D’ailleurs, si nous en avions eu, la base Locaboat
nous avait laissé un numéro de portable, pour nous guider
ou nous envoyer du secours. C’est bon de se sentir épaulé…
On ne voit que le toit des quelques maisons du bord. C’est qu’elles
sont en dessous du niveau de l’eau sur lequel nous naviguons,
et l’impression est étrange. On croise de petits villages
dont les terrasses des maisons flottent sur le canal, et qui semblent
bien accueillantes. A y regarder de plus près, les maisons flottent
aussi sur l’eau. Des maisons, des vraies, pas des house-boats
ou des péniches, de solides maisons de bois ou de briques à
un étage, dont les fenêtres donnent directement sur l’eau
vert pâle. L’espace est chiche aux Pays bas, et on bâtit
sur l’eau. Ce pays ne cesse de me surprendre…
Quelques péniches et un légionnaire (un bateau incroyable
sorti de l’imagination d’un original qui nous salue) plus
loin, nous croisons un superbe moulin de 1631 (c’est écrit
dessus), Un prétexte pour nous arrêter, faire quelques
photos, et admirer les lieux. Les hollandais ont une façon ingénieuse
de stocker la paille : quatre grands poteaux et un toit, monté
sur poulies. Lorsque le niveau des bottes de paille monte, on fait monter
le toit. Cela prend moins de place, et le foin reste sec…
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Le
temps est radieux, et nous sommes un peu paresseux, aujourd’hui.
Un voyage en péniche, c’est aussi fait pour cela. Pour
prendre son temps. Flemmarder. Musarder. Vivre les heures qui passent.
Sans penser à autre chose qu’au bonheur d’être
là. « Qu’il est bon de ne rien faire quand tout s’agite
autour de vous » professait un célèbre animateur
de radio dans des temps heureux… C’est exactement le programme
que nous nous sommes fixés !
Un peu avant d’arriver à Edam, nous dérangeons,
sans le vouloir, quelques moutons sur la berge, qui se mettent en tête
de faire la course avec nous. Regard surpris tout d’abord, puis
cavalcade effrénée sur la digue. Nous gagnons, bien sûr,
et les laissons à leurs paturages.
Edam se profile. C’est un petit village charmant, aux jardins
enverdurés et fleuris, dont les berges sont semés de prunus
roses et de pommiers blancs. Pied à terre. Tout est propre, ordonné
et tranquille. Nous nous dirigeons vers la place où se déroule
le célèbre marché aux fromages du mercredi. En
passant devant un garage grand ouvert, nous nous arrêtons : le
propriétaire des lieux collectionne les boîtes en fer.
Il y en a des milliers ! J’imagine le temps que cela a du prendre
pour récolter ce trésor…
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Nous
arrivons sur la place…vide, ou presque. On nous apprend que le
marché aux fromages commence en juin. Nous sommes un peu en avance.
On se console avec un petit musée du fromage, mais le cœur
n’y est pas. Nous nous consolons en parcourant les ruelles pavées
du village, et nous trouvons quand même une fromagerie au bord
du canal, face à la mairie. Commence alors une débauche
de saveurs toutes différentes, de textures, du plus tendre au
plus dur, de couleurs, du blanc laiteux au jaune orangé foncé.
Tous ces délices sont fabriqués ici. C’est de l’
« édam » ! Je pensais naïvement qu’il
n’en existait qu’une sorte, celle que je trouvais chez mon
supermarché habituel. Erreur grossière…Cela donne
un coup au chauvinisme latent. Nous avons rapporté quelques kilos
de ces merveilles, et, ma foi, depuis que nous les avons épuisés,
ils me manquent !
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Dans les rues d’Edam, les fenêtres au rez-de-chaussée
n’ont que peu de rideaux, ou alors quelques dentelles. La vue
est directe sur les intérieurs hollandais, ordonnés et
chaleureux. Les chats somnolent derrière les carreaux, et la
vie est rythmée par le carillon de l’église, qui
joue des airs différents tous les quarts d’heure. Il est
midi, l’heure de rentrer au bateau et de déguster nos acquisitions…
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