Voici
une balade ultra rare, avec un point de vue imprenable
: une visite du centre de Berlin sur la Spree, la rivière qui
traverse la capitale allemande. Pour ce faire, deux choses : un bateau,
et un permis…
Le voyage commence à Ketzin, à l’ouest
de Berlin. La base Locaboat est en pleine nature, au calme, au milieu
de grands arbres. A quelques mètres, des enfants plongent dans
le Havel dans
de grands éclats de rire et des éclaboussures
de soleil. A quelques minutes de marche, le petit village propose boutiques
et supermarché, et aussi un restaurant agréable avec terrasse.
C'est ici que l'on prend possession d'un bateau, en l'occurence une Pénichette
1165 Flying Bridge, que l'on conduit sans permis sauf… pour traverser
Berlin, où il est demandé. Avis aux amateurs. Un permis,
ça se passe, il faudra que je vous raconte ça un de ces
jours. Et après, la vie est belle !
Il
est l’heure
du coucher de soleil lorsque nous finissons les courses et l'embarquement.
Nous passons donc notre première soirée ici, au calme, à observer
un nid de héron,
tout en haut d’un arbre sur la petite île face à nous.
Etonnant la façon dont ces volatiles arrivent à partager
un espace aussi restreint. Les parents doivent être soulagés
quand les enfants sont grands… L'un des hérons s'appelle
surement Tanguy. Ou Patapon…
Le lendemain, départ sur la route de Potsdam.
Nous
commencons par nous tromper de chemin. Il faut dire que la région
est couverte de canaux qui tissent une véritable toile autour
de Berlin. En
continuant dans cette direction, nous serions arrivés au-dessus
de Potsdam, pas très
loin de Spandau. Bah ! C’était tout droit, joli, avec
des pêcheurs en embuscade, un chien qui marchait sur l’eau… nous
avions toutes les raisons de continuer notre petit bonhomme de chemin.
Au bout d’un moment, quand même, bizarre, la carte ne correspondait
pas à ce que nous voyions. En bons Français, nous avons
commencé par remettre en cause le travail des cartographes. Les
pauvres. Leurs oreilles ont dû siffler. Nous nous sommes rendus à l’évidence.
Un moment donné, nous aurions dû tourner à droite.
Toute honte bue, nous avons donc effectué un
demi-tour. De retour sur le Havel, la rivière qui arrose l’ouest de Berlin, nous avons démarré notre enfilade de lacs sous un soleil radieux. A l’heure du déjeuner, nous avons jeté l’ancre dans une petite anse, dans un silence à peine troublé par les chants des oiseaux, les atterrissages des canards et l’envol d’un cygne. Un véritable aéroport. La sieste nous gagnait lentement mais sûrement lorsque le plongeon dans l’eau fraîche d’une jolie voisine dans le plus simple appareil nous réveilla d’un coup. Les allemands sont volontiers naturistes, notamment en pleine… nature, et ce n’est pas nous qui allions blâmer cette saine habitude. Vive l’écologie !
Nous
sommes repartis à regret,
glissant la Pénichette® dans un trafic assez dense de trawlers
et de voiliers de toutes tailles. C’est samedi ! De toute évidence,
les gens par ici aiment le bateau et la rivière. Il faut dire que
ces dernières sont très bien balisées, et que le choix
est vaste. Les berges sont magnifiques, et partout, les petites marinas
fleurissent, à côté de villas somptueuses. Un monde
de détente. Du moins il ressemble à cela. Mais lorsqu’on
pense à la proverbiale efficacité allemande, on est tenté de
penser que ces gens ont peut-être bien trouvé la clef.
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