Berlin en bateau JF Macaigne

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Le voyage depuis Potsdam jusqu’à Spandau est un enchantement en soi. Nous avançons à petite vitesse, savourant chaque minute qui passe, seuls dans ce large bras de rivière qui faisait hier les délices des voiliers et des kayacks. La surface est miroir, et les nénuphars remplissent la moindre poche à l’intérieur des terres. Le Havel serpente un peu, passe sous le pont de chemin de fer de la gare, et longe de jolies maisons, toutes avec leur ponton, noyées dans la verdure. Les saules pleureurs se balancent langoureusement, et de petits bateaux attendent le week-end. Nous sommes lundi, et toutes les embarcations que nous croisions hier sont au repos.

Nous passons sous le Glienicker brücke, en apercevant à gauche le Hans-Otto Theater aux formes futuristes, puis longeons le domaine de Klein-Glienicke. On ne voit pas le château, mais le « casino », qui en fait partie, a une silhouette bien caractéristique, sortie des années 1825 et de l’imagination de l’architecte Schinkel. De l’autre côté, l’église Heilandskirche a des allures d’édifice florentin, mais elle fut construite en 1840.
Nous laissons sur la droite le Wannsee, haut lien de détente pour les berlinois, avec sa plage aménagée de plus d’un kilomètre de long. Un cormoran nous survole, suivi quelques minutes plus tard par Tante Ju (Iron Annie pour les anglais), le célèbre trimoteur Junker-52 D-CDLH (D-AQUI), restauré par la Lufthansa, à basse altitude. Un peu comme si nous avions croisé une Hispano sur la route…
Nous remontons sur la droite l’énorme forêt de Grunewald, dépassons la tour du même nom, qui émerge au milieu des arbres, et amarrons à Spandau, dans la Marina Lanke. Un avantage à faire halte ici :  près de la grue de carennage se trouve une pompe pour les eaux usées. Comptez une vingtaine de minutes pour l’opération, absolument obligatoire en Allemagne. Ici, on ne plaisante pas avec l'écologie.