Tout le monde m’avait dit : « il faut absolument voir Werder ! C’est charmant. Tous les Berlinois y vont en week-end ». J’ai vu Werder de très près. J’ai même failli y laisser une jambe, lorsque je suis passé à travers un caillebotis mal fixé sur un ponton. C’est dire que j’ai ensuite arpenté les rues de cette séduisante bourgade à la recherche d’une pharmacie. Et croyez-moi, un samedi après-midi après 18 heures, c’est
une vraie gageure. Pour revenir au bateau nous avons pris un taxi…
Werder
est charmant, c’est vrai. Surtout ses habitants, tout sourires,
aimables et prêts à rendre service. Ici,
pas de ruines tape à l’œil, de vieux châteaux à fantômes.
Seulement quelques belles maisons au détour de rues pavées,
une église qui ressemble à un pas de tir de Cap Kennedy,
et surtout une ambiance de vacances, de laisser-aller bon enfant. Des
oiseaux partout. Au
printemps, parmi les pommiers en fleurs, se déroulent
des fêtes populaires qui attirent de nombreux Berlinois, qui boivent
le vin de fraise et mangent du poisson fumé. Ne croyez pas que
seuls les hommes connaissent les bons coins. Les oies aussi, sans jeu
de mots. D’ailleurs, le long vol planant des hérons qui
vont nicher tout en haut de leur arbre a quelque chose d’un solo
de guitare blues.
Nous partons au matin, doucement,
sans vagues, pour respecter ceux qui dorment encore. Devant nous, l’immensité du Schwielowsee.
Un gros hôtel tout blanc et sa marina a des airs tentateurs, mais il nous faut trouver l’entrée du Templiner See.
C’est un canal minuscule qui y mène, sur la gauche, à côté d’un village nommé Caputh.
Dans le lac, il n’y a plus qu’à se laisser porter,
et arriver au pont qui le sépare en deux. Au moment où nous
allons le franchir, un olibrius en cabin-cruiser nous coupe la route
par la droite, sous l'arche, dans un rugissement de moteur. Comme quoi
tout le monde n’a pas les mêmes valeurs !
A l’autre extrémité du Templiner See se trouve une marina que je recommande pour son accueil et ses services :
Le Potsdam Yachthafen. Nous y faisons halte pour découvrir Potsdam, une obligation. Notre voisin vient de Guernesey. C’est un superbe yacht blanc et luxueux, que l’on croirait tout droit sorti d’un catalogue. J’ai l’impression de me retrouver au Salon Nautique !
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