Pour
se rendre au centre ville, la meilleure solution, c'est le tram !
Ils sont blancs et verts, comme les poireaux, et ont gardé une
nostalgie indéfinissable
dans leurs lignes anguleuses. A l’intérieur, par contre,
le confort est de mise, et la confiance règne. Chacun paie sa
place, et pour ceux qui n’ont pas de ticket, il y a un distributeur
au centre de la rame. Il serait malséant d’essayer
de resquiller.
Le tourisme fluvial a ceci d'agréable qu'il permet de partager la vie
des habitants des pays que l’on
traverse, d’être plus proche d’eux. Les sourires, les marques
de sympathie, la disponibilité, toute cette amitié généreuse
et silencieuse des gens que nous croisons fait son chemin. Nous ne nous sentons
pas vraiment « étrangers » aux portes de cette
capitale qui sort de l’ordinaire, et je regrette de plus en plus de ne
pas pouvoir m’exprimer dans cette langue. Encore aurait-il fallu pour
cela que son enseignement ait été vivant, à l’époque.
Mais c’est
une autre histoire.
De
la Guerre de Trente ans à la Deuxième Guerre Mondiale, le nom de Potsdam n’a cessé d’être présent sur les pages du grand livre. C’est
au château de Cecilienhof, un ersatz de manoir
anglais, dernier château des Hohenzollern, que se tint fin juillet 1945 la conférence des alliés sur le sort de l’Allemagne,
qui aboutit aux accords de Potsdam.
Le
tram nous dépose sur la place principale , Luisen Platz,
où se dresse une Porte de Brandebourg qui n’a de commun avec l’autre, celle de Berlin, que son côté arc de triomphe. Plus sobre, plus modeste, elle est néanmoins considérablement photographiée par tout ce qui porte un appareil en bandoulière. De l’autre côté démarre
la Brandeburger Straße, une artère piétonne joyeuse et commerçante, pour s’achever à l’église
Saints Pierre et Paul, en plein quartier hollandais. Pourquoi
hollandais ? En raison de la volonté de Frédéric-Guillaume Ier de créer un quartier accueillant des artisans néerlandais, rois de l’assèchement des marais, pour développer la ville. L’affaire fut confiée à l’architecte Boumann, hollandais mais berlinois, qui édifia 134 maisons tout droit sorties des canons flamands, avec leur façades à pignon et volets peints. Pour la petite histoire, peu d’artisans répondirent à l’appel… Il règne ici une atmosphère détendue et agréable, à l’ombre
des arbres qui bordent les rues du quartier. Petits bistrots, restaurants
sympas, antiquaires
et galeries d’art. La Porte de Nauen, pur produit
néogothique a un petit côté Disneyland qui ne déplaira
pas aux plus jeunes. Pour les autres, les restaurants alentour devraient
suffire…
L’autre pôle d’attraction de la ville est le Château
Sans-Souci de Fréderic II, en français dans le texte. Dans un parc immense, qui rappelle celui de Versailles par certains côtés, avec ses fontaines et ses statues d’inspiration grecque, c’est un petit château jaune qui fleure bon son XVIIIème siècle. Le visiter est un voyage au temps de Bach et de Mozart, qui séjourna d’ailleurs en 1789 au 10, Bassinplatz, derrière l’église Saints Pierre et Paul, 3 ans après la mort de Frédéric II. Statues et décor rococo, meubles splendides, et magnifiques tableaux italiens et flamands, dont Caravage, Rubens et Van Dyck, regroupés dans une galerie à côté du château.
|