De Briare à Dompierre/Besbre JF Macaigne


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        Briare   Châtillon/Loire   Sancerre   Le Canal    Nevers    Decize    Abbaye de Sept-Fons

Les petits matins brumeux se savourent en silence. Les couleurs de l’automne, du fauve et vert sombre des feuilles jusqu’au miel et au rouge carmin de certains arbustes, composent des tableaux magnifiques. Les champs de maïs, qui ne nous ont guère quittés depuis notre départ de Briare, ont été brûlés par le soleil de l’été, et l’or roux des tiges sèches se marie de façon parfaite avec les feuillages d’automne.
La Pénichette® trace son petit bonhomme de chemin, sans à-coup, sans vagues, dans une plénitude propice à la rêverie. Nous approchons de Herry au milieu de longues allées fluviales de peupliers, tellement calmes que l’on croirait l’eau endormie. Soudain, fugace, une silhouette rousse se faufile dans l’herbe de la berge. C’est un faisan, qui a peut-être compris qu’il risque moins sur un bord de canal qu’au milieu d’un champs de maïs, où les chasseurs rodent. Du coup, tout le monde en profite.
A l’écluse des Rousseaux, nous retrouvons des Néo-Zélandais que nous avions rencontré plus amont. C’est une joyeuse bande qui suit le canal dans le même sens, à deux bateaux. Nous lions connaissance plus avant, et, de biefs en écluses, nous les retrouverons tout au long du parcours. Nous les retrouverons en gare de Dompierre, et même plus loin, dans le TGV qui nous ramènera vers Paris. Les adieux auront lieu Gare de Lyon ! Traverser la moitié de la terre pour visiter les canaux français, voilà qui démontre de façon éclatante l’attrait de nos paysages et de nos patrimoines, tant culturels qu’historiques et gastronomiques. Ces rencontres sont évidemment l’un des aspects les plus agréables du tourisme fluvial. On échange, on s’instruit, et on tisse même parfois de solides liens d’amitiés entre nomades occasionnels.
Pas de visite citadine aujourd’hui. Celle du paysage à travers lequel nous avançons nous suffit. A chaque jours suffit sa peine, surtout que les prochains jours promettent : Le pont-canal du Guérin, Nevers, et plus loin, Decize. Ce soir, nous dépassons de quelques kilomètres le petit port de Marseilles-lès-Aubigny, et préférons de façon toute arbitraire la halte de Cours-les-Barre, chiche en prises d’eau et d’électricité, mais paisible et jolie, avec son jardin si soigneusement arrangé.