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La Hollande par le Sud
JF Macaigne


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Loosdrecht - Utrecht - Les canaux - Gouda - Les tulipes - Amsterdam - Retour à Loosdrecht…  

Le lendemain, nous avons été réveillés par les mouettes qui se payaient une bonne tranche de rigolade – je ne sais pas pourquoi -  et par le gardien du « port » qui nous présentait la note. On peut prendre de l’eau, mais l’électricité, c’est de l’autre côté. Cela n’a pas une grosse importance, car, comme nous avons navigué toute la journée d’hier, les batteries sont encore bien chargées. Et ce soir, nous serons partis. Le tourisme fluvial est une vie de Bohémiens…
Il y a tellement de choses à voir à Gouda (prononcer « Raouda ») : les fromages, bien sûr, mais aussi les pipes, la faïence, les sabots, les gaufres, les nombreux musées, et même un moulin à blé qui fonctionne encore.

J’ai réalisé que nous étions à côté d’un vaste chantier de réhabilitation d’un quartier historique. De l’autre côté du terrain vague, les promoteurs ont gardé les façades des anciennes maisons. L’effet est instantané : on se croirait dans un décor de cinéma ou une ville fantôme.
De jour, la vision change ; cela paraît évident, mais le mystère qui sourdait hier soir a disparu. La ville est fraîche et drôle. Au mur de cette maison, un tableau façon école flamande, inattendu ; plus loin, les frères et sœurs Ripolin font la chaîne ; un barbu tire la langue ; un gnome surveille la rue… Il est onze heures. Sur la place du marché, les cloches des automates égrènent leur chanson aigrelette, et le spectacle commence. Je n’ose penser au nombre de fois que le comte Floris V a remis les clefs de la cité au bourgeois habillé en vert. Les enfants sont ravis. Toutes les demi-heures, ça recommence. Lorsqu’il n’y a pas d’enfants, ce sont les japonais qui sont aux anges. Quelques jeunes filles, perchées tout en haut de leur vélo, passent, raides comme la justice. De l’autre côté de la place, De Waag – la Balance, l’endroit où l’on pèse le fromage et où il est possible de se faire également peser – un gros bâtiment carré aux volets rouges, semble surveiller l’activité de l’esplanade.

Nous nous enfonçons dans les petites rues, bordées de maisons à glycines. Au-dessus de nos têtes, de fausses meules de fromage complètent le décor. Pour ceux qui n’auraient pas compris où ils se trouvaient… Les touristes que nous sommes enfilons les ruelles les unes après les autres sous l’œil amusé d’une dame en vélo, laissons de côté la Bibliothèque, et pénétrons dans l’église Saint Jean-Baptiste(1), la plus longue des Pays-Bas. La majeure partie du bâtiment date d’avant le grand incendie de 1552. Les vitraux, anciens, sont d’une richesse extraordinaire de couleurs, de détails, de talent. On peut en apprécier les détails par des longues-vues, disposées ça et là tout autour de la nef. Les orgues, somptueuses, datent de 1736.
Juste en face se situe le musée. Un musée extraordinaire, passionnant, clair, et varié. On y trouve faïences, porcelaines, arts du feu, évocations de la vie d’antan, la pharmacie, une salle de torture médiévale, et bien sûr, des tableaux. J’en oublie, c’est sûr.

Il commençait à faire très faim. Sur la place, rassurez-vous, il y a tout ce qu’il faut. De délicieux sandwichs, et de la bière hollandaise (un must). Nous avons ensuite célébré les fromages (un must aussi) dans le magasin face à l’Hôtel de ville, et nous sommes rentrés au bateau, fourbus. L’après-midi était bien entamé, le ciel commençait à menacer un peu, il était temps de lever l’ancre, comme prévu.
Nous avons fait trois heures de navigation. Sur le Gouwe tout d’abord, que nous empruntons à la sortie de Gouda. Vous remarquerez à cet endroit un McDo où l’on peut accoster (je dis cela pour ceux qui ont des enfants à bord, ça peut toujours servir). A Boskoop, nous n’avons pas aperçu de pommiers mais nous avons poireauté un long moment. Le préposé au pont devait probablement finir sa partie de belote. J’espère qu’il a perdu.

Le voyage s’est poursuivi via Alphen, en croisant des ponts bizarres, des trains qui ressemblaient à de gros vers métalliques jaunes, et des vaches industrielles, puis par le Heimans Wetering, au milieu d’une collection de rêve de canots somptueux et de péniches mâtées restaurées avec amour.

Et nous sommes arrivés… dans un petit coin de paradis. Sans parapluie ! Cela s’appelle le Braassemermeer. Une sorte de petit lac tranquille, où l’embouchure jouxte une série de petites îles.

Dans cet abri naturel s’est installé une petite marina, combinée à des aires de jeux pour enfants, et, à portée de regard, des îlots boisés et sauvages où vivent une bonne centaine d’oiseaux de toutes plumes. Il y en a pour tous les goûts. Je n’ai aucune connaissance en ornithologie, mais si jamais je devais apprendre un jour, c’est là que je reviendrais. On y trouve hérons, oies, colverts, sarcelles, foulques, poules d’eau, et quantité d’autres dont je ne connais pas les noms.
La nuit est venue, et ils se sont couchés, nous laissant seuls dans le noir avec nos jumelles. Cela ne nous a pas empêchés de dîner dans le carré, eu égard du nombre de moustiques et de moucherons qui nous attendaient dehors avec une certaine impatience…

 


(1) Le Saint-patron de la ville.

 

 
Texte & photos : ©JF Macaigne
 
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