Le Loch Ness et ses charmes
Nous profitons d’une percée dans le brouillard, et nous nous lançons dans l’inconnu, aventuriers que nous sommes. Visibilité : 150 m. Au fur et à mesure que nous avançons, le nuage recule, ce qui est plutôt bon signe. On doit lui faire peur. Après une heure environ de navigation, la vue s’est entièrement dégagée vers l’avant, et nous profitons même maintenant d’un petit rayon de soleil. De Nessie, pas de nouvelle. Nous avons beau scruter les flots à s’en exorbiter les yeux, il n’est nulle part. Plus nous avançons, plus le ciel tourne au bleu, mais le vent l’accompagne, et bien sûr, les vagues se réveillent petit à petit. Comme elles arrivent par l’arrière, ce n’est pas trop désagréable, mais au fil des minutes, elles prennent de l’ampleur et de l’écume perle sur la crête. Je n’aimerais pas être en sens inverse… Echaudé par des aventures lacustres agitées récentes, nous décidons de visiter maintenant plutôt qu’au retour le fameux Urquhart Castle, le château en ruine que l’on voit sur les cartes postales du Loch Ness. A défaut de Nessie… Il est situé au 3/4 du chemin, et possède un ponton, hélas celui-ci n’est pas abrité, et est régulièrement visité par les bateaux promenades touristiques. Nous préférons de loin le Drumnadrochit Harbour, payant(5) mais avec eau et électricité, d’où nous pourrons prendre un taxi(6) pour rejoindre le château à 5 km. Plus nous approchons, plus les vagues grossissent, mais nous doublons bientôt le promontoire du château, et tout s’apaise, à l’abri des montagnes. Trois minutes plus tard, nous avons de la visite : un colvert à l’accent écossais arrive en volant et se pose sur le roof avant. Malgré l’accent, nous comprenons assez vite ce qu’il veut : quelque chose à manger. Une bonne âme que je connais bien lui fournit aussitôt du pain aux céréales, et cela semble le satisfaire. C’est « La Boudeuse(7) » arrivant dans les îles et recevant la visite des populations locales…
L’énorme Urquhart Castle contrôlait lors de sa splendeur la circulation sur le Ness. Pendant la visite, un film retrace la vie de cette célèbre forteresse qui devait être très impressionnante à l’époque. Les troupes gouvernementales le détruisirent en 1692, de peur qu’il ne tombe aux mains des jacobites(8). Les ruines se visitent, et personne ne boude son plaisir, particulièrement les enfants. Du haut des tours, on inspecte les eaux agités du Loch, mais… toujours pas de Nessie. De retour au port, nous décidons de partir tôt le lendemain, pour profiter de l’absence ou de la faiblesse du vent au petit matin.