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Le Canal calédonien

 

De Fort Augustus à Inverness, par le loch Ness
 JF
Macaigne

 
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La magie des Highlands
Nous repartons de Fort Augustus au matin, sans oublier au passage de l'écluse de Kytra notre leçon de français à Linda, et nous refaisons la route sous un ciel lourd et nuageux.
C’est à partir de l’Aberchalder Bridge que la magie a commencé. Une eau sans la moindre ride, comme si jamais nul être vivant ne l’avait effleurée. Dedans, les montagnes, les sapins, les rhododendrons, et les nuages qui flottent, bas, irréels, à quelques dizaines de mètres au dessus de la surface du Loch Oich. Une île minuscule au milieu du lac prend tout à coup des airs d’Avalon. Nous naviguons sur une légende celtique et nous nous attendons à voir surgir la Dame du lac à tout moment. Même les fleurs sur la berge dégagent quelque chose d’onirique… C’est alors que le Forth Sentinel a surgi de nulle part, reflet bleu et jaune sur fond vert. Nous nous sommes croisés, fin du miroir.
Nous sommes passés sous l’Aberchalder bridge, centimètre par centimètre, pour ne pas déranger, et tout de suite après, l’eau-miroir est réapparue. Dans Laggan avenue, les sapins font du 3D, accompagnés par les fougères et les genêts. Nous avions besoin d’eau, nous stoppons donc à Laggan, notre base de départ quelques minutes, pour repartir de plus belle, impatients de retrouver ces sensations sur le Loch Lochy. Et, encore, les montagnes s’enfoncent dans l’eau, qui se peuple de dizaines de rhododendrons roses. On ne se lasse pas de cette vision incroyable. Claude se penche vers moi et me glisse : « C’est comme ça que j’imaginais l’Ecosse ». Cette croisière est probablement la plus belle que nous ayons effectuée depuis que nous naviguons.
Nous atteignons l’autre côté. Les grands bassins ronds d’une ferme d’élevage de saumons occupent la gauche du lac. Il faut dire qu’ici, la traçabilité atteint des sommets : lorsqu’on achète son saumon fumé au supermarché, le loch d’origine est indiqué sur l’étiquette… Nous passons le petit phare à chapeau pointu, et nous voici à Gairlochy, désert. Il est passé 18 h, l’écluse est fermée, et à part une péniche hôtel et ce qui semble être un vieux câblier quelque peu défraîchi, il n’y a personne ou presque. Au dessus de nous, le Ben Nevis arbore ses neiges, enveloppées de nuages. Sur la berge de la petite anse, une famille nombreuse de bernaches du Canada ne cesse de se remettre à l’eau dès qu’un bruit se fait entendre. Des nerveux…
Le lendemain matin, dernier jour. Nous franchissons l’écluse et descendons les quelques kilomètres qui nous séparent de Banavie et de la célèbre échelle de Neptune, pas moins de 7 bassins qui s’enchaînent. C’est la porte pour le fjord du Loch Linnhe et l’océan. Nous préférons rester en haut, et descendre l’ouvrage à pied. En bas, une petite gare attend le train pour Fort William, près d’un vieux pont en ferraille. C’est le bout de la route. La nôtre, en tout cas. Ce soir nous serons de retour à Laggan, et demain, direction Glasgow, en s’arrêtant à la distillerie Ben Nevis, un des fameux et sublimes whiskies des Highlands qu’on ne voit jamais sur les rayons français. Un manque…

 

 
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Texte & photos : © JF Macaigne