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Venise en automne JF
Macaigne
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La traversée de la lagune pour atteindre la Sérénissime est un voyage en soi. En soie, même, pourrait-on dire, tellement le glissement du bateau entre ciel et eau est une impression inoubliable. L’automne arrive avec sa brume, qui envahit la surface de l’onde. La visibilité se réduit, et les obstacles se révèlent un à un, surgissant dans une sorte de fondu-enchaîné très fantasmagorique. Les longs pieux de bois surgissent du néant blanc, peuplés de mouettes qui surveillent leur déjeuner. De temps à autre apparaissent des invraisemblables cabanes sur pilotis, faites de planches et de tôles, sur lesquelles tentent de sécher des linges et des filets. Lorsque
vient le soir, on ne distingue plus l’eau du ciel. Tout est coloré
de ce vert-bleu indéfinissable qui n’existe que là-bas.
En novembre, la brume s’ajoute à la confusion. Voguer en
silence sur un nuage, le soleil à peine visible, est un plaisir
rare.
La tentation est grande de faire le tour complet de la ville,
et l’on peut même y faire des rencontres impressionnantes,
tel ce paquebot immense croisé derrière l’île
du Vignole. Le soir tombe. Venise s’allume, la Salute veille, sentinelle
ronde au-dessus des toits, le Campanile s’estompe dans la nuit,
quelques rares fenêtres restent éclairées sur le palais
des Doges, le port s’endort. A demain.
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Texte
& photos: © JF Macaigne
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