Le Canal du Midi de Négra à Argens  JF Macaigne

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Nous nous sommes réveillés aux chants des oiseaux, longés par les joggeurs matinaux. Après le petit déjeuner, nous avons enfin entamé notre voyage véritable : environ 145 km, et près d’une cinquantaine d’écluses, certaines triples ou quadruples, avant d’arriver à Argens. Si l’on veut s’arrêter en route, il ne faut pas chômer…
Le Canal du Midi est ainsi fait : né dans l’esprit brillant de Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos, et construit en quinze ans, de 1667 à 1681, cet ouvrage classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO monte depuis Toulouse jusqu’à l’écluse de l’Océan (vers Montferrand), et redescend ensuite vers la Méditerranée. Quand on monte, la piste cyclable qui accompagne le Canal tout du long est à gauche, lorsqu’on descend, elle est à droite. Simple comme bonjour !…
Après avoir convaincu Colbert (pas une mince affaire) de la réalisation du projet sans écorner le budget aminci par la construction de Versailles, Riquet construit à ses frais, mais avec quelques compensations quand même, avec 12 000 ouvriers dont 600 femmes qui sont chargées du transport de la caillasse, un trait d’union entre l’Atlantique et la Méditerranée.
Nous refaisons le chemin en sens inverse, tranquillement, sous la voûte verte des platanes séculaires, en dépassant les joggeurs, et en répondant aux bonjours des cyclistes qui vont plus vite que nous. Mais nous avons d’autres plaisirs. Les canards qui se précipitent vers le bateau pour demander un quignon de pain, et la contemplation des quelques saules riverains, dont les longues lianes caressent l’onde-miroir. Pas une ride, pas une vaguelette devant l’étrave, qui vient briser les reflets. C’est irréel.
Nous croisons quelques péniches fleuries dont les propriétaires nous saluent. La vie sur l’eau… tout un programme !



Devant nous, un môme joue à un jeu idiot. Il a attaché un trapèze à la branche d’un platane, et se lance depuis la rive le plus loin possible au-dessus de l’eau. Je prie le ciel que la corde tienne et qu’il ne vienne pas atterrir sur le pont…Tout se passe bien, et nous le laissons derrière à ses entraînements de cirque. Il faut que jeunesse se passe disait ma grand-mère, la sainte femme…

 
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